Transparency Maroc a présenté, mercredi soir à Rabat, une étude concernant «l'indice 2006 sur le budget ouvert ». Le Maroc ne récolte pas de résultats satisfaisants en figurant parmi les pays les plus fermés à l'accès à l'information. Score peu honorable. Sur le classement de l'indice 2006 sur le budget ouvert, le Maroc se place 53è (sur 59 pays), se retrouvant ainsi en bas de la liste avec un score de 19%. C'est le résultat principal auquel a abouti l'enquête effectuée par Transparency Maroc en collaboration avec le Centre sur les priorités politiques et budgétaires et des spécialistes marocains. Mercredi soir à Rabat, cette étude, dans laquelle figure pour la première fois le Maroc, a été présentée en long et en large par Transparency Maroc. L'indice sur le budget ouvert, créé par des organisations de sociétés civiles de 60 pays, porte sur le classement des pays en fonction de l'ouverture de leurs documents budgétaires à la connaissance et à la participation des citoyens. En d'autres termes, cet indice évalue l'engagement des gouvernements à respecter la transparence. «Il s'agit, en, fait, du degré d'accès à l'information», précise le secrétaire général de Transparency Maroc, Azeddine Akesbi. Ce degré à présent évalué met le Maroc dans la zone des pays les plus réticents à informer les citoyens sur le budget. Selon l'enquête, un score inférieur à 20% indique que le gouvernement «fournit de rares informations, ou ne fournit pas d'informations du tout aux citoyens ». Le Maroc, la Mongolie, l'Egypte, le Burkina Faso, le Tchad, l'Angola et le Vietnam enregistrent les performances les moins honorables allant jusqu'à 2%. Les pays ayant décroché les meilleurs résultats de 81 à 100 %, indiquant que le gouvernement «fournit une information étendue aux citoyens », sont la France et la Grande-Bretagne, en tête de liste, suivies de la Nouvelle-Zélande, de l'Afrique du Sud, de la Slovénie et des Etats-Unis. D'autres résultats apportés par l'étude montrent que le Maroc n'offre aucune accessibilité publique à l'information en ce qui concerne, entre autres, le rapport prébudgétaire et l'audit. Seul le niveau d'accessibilité publique au rapport en cours d'année marque un bon score pour notre pays avec 70% indiquant que le gouvernement « fournit une certaine information aux citoyens ». Pour Transparency Maroc, ces résultats représentent une preuve de plus sur la nécessité de mettre en place un projet de loi sur l'accès à l'information. «La disponibilité de l'information est un facteur de développement humain et de respect des droits de l'Homme», a tenu à souligner M. Akesbi. Un appel clair à favoriser l'accès à l'information sur le budget et à appliquer la transparence à tous les niveaux. Mohamed Boussetta, Universitaire ayant pris part à cette étude, a expliqué que le manque de transparence sur le budget est sous-jacent à un contrôle juridique et politique non favorable. A titre d'exemple, a-t-il indiqué, les rapports épisodiques et thématiques de la Cour des comptes fournis «au gré des demandes faites par le Premier ministres, les ministres…». En somme, tous les documents ayant trait au budget doivent être publiés, a insisté Aziz Nouaydi, membre de Transparency Maroc. Les administrations doivent afficher leurs résultats par le biais de sites Internet, a affirmé M. Nouaydi, rappelant que le projet «e-gouvernement» devra jouer un rôle décisif. Transparence oblige.