Selon les résultats de l'enquête Open Budget Initiative 2008, le Maroc fait partie des pays qui fournissent des informations budgétaires «minimales» aux citoyens. Le Maroc est classé 59ème sur 85 pays en matière de transparence budgétaire. Avec un score de 27 sur 100, il fait partie des pays qui fournissent une information minimale aux citoyens. C'est ce qui ressort de la nouvelle enquête Open Budget Initiative (OBI) 2008 réalisée par Partenariat Budgétaire International (IBP) et dont les résultats ont été dévoilés aujourd'hui lors d'une rencontre organisée par Transparency Maroc. Ce rapport permet ainsi de mesurer le degré de l'accès à l'information budgétaire. Ce dernier montre que 68 des 85 pays enquêtés, soit 80%, ne fournissent pas aux citoyens les informations détaillées et utiles dont ils ont besoin au niveau budgétaire. Le Royaume-Uni figure en tête de liste des pays qui rendent le plus accessibles leurs documents budgétaires avec un score de 88 sur 100. L'Afrique du Sud et la France arrivent à la seconde place avec un score de 87, suivies de la Nouvelle –Zélande( 4e), les Etats-Unis (5e), la Norvège (6e) et la Suède (7e). Du côté des pays arabes, la Jordanie, l'Egypte et le Liban devancent le Maroc en occupant respectivement la 31ème, 41ème et 57ème place. Parmi les pays qui ne fournissent que de rares ou pas d'informations figurent l'Arabie Saoudite et l'Algérie (79es) suivies par le Rwanda, le Soudan, la République démocratique du Congo, la Guinée équatorial et Sao Tomé-et-Principe. A noter que depuis l'enquête OBI 2006, plusieurs pays en voie de développement ont enregistré des résultats satisfaisants et ont prouvé qu'ils peuvent être transparents si leurs gouvernements ont la volonté d'être plus ouverts et responsables devant leurs citoyens. Parmi ces pays, il y a lieu de relever l'Afrique du Sud, la Slovénie (9e), le Sri Lanka (14e) et le Botswana (16e). Ainsi, de nombreux pays, dont le Maroc, pourraient améliorer leur transparence et leur responsabilité simplement en diffusant les informations déjà produites. Ceci confirme que les gouvernements ne fournissent pas les informations au public parce qu'ils font le choix de les conserver, et non parce qu'ils n'ont pas les moyens de les produire. Par ailleurs, l'enquête indique que de nombreux gouvernements produisent les informations budgétaires mais ne les publient pas. Et pour preuve. Dans 51 pays, le gouvernement produit au moins un document clé qui n'est pas révélé au public. Selon Transparency Maroc, la restriction de l'accès à l'information entrave la capacité du public, des journalistes, des universitaires et des organisations de la société civile à exiger la responsabilisation des décideurs et crée des opportunités pour que les gouvernements dissimulent les dépenses impopulaires, inutiles ou liées à la corruption. Rappelons qu'en 2006, le Maroc était classé 53ème sur 59 pays. Avec un score de 19 sur 100, il était placé dans le groupe «accès limité ou pas d'information aux citoyens» c'est-à-dire dans la catégorie inférieure avec neuf autres pays à savoir l'Angola, la Bolivie, le Burkina Faso, le Tchad, l'Egypte, la Mongolie, le Nicaragua, le Nigeria et le Vietnam. L'IPB publie un rapport tous les deux ans dans le but de couvrir un nombre croissant de pays et pour saisir les changements de la performance des gouvernements sur le plan de la transparence.