Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle a conclu, le week-end dernier avec les autorités andalouses, un accord pour un recrutement de main-d'œuvre saisonnière marocaine. L'opération de présélection démarrera au mois de novembre prochain. Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle a signé, le week-end dernier, un accord de partenariat avec la mairie de Cartaya dans le cadre du projet ANEAS qui a pour objectif de régulariser le flux migratoire. Cet accord porte sur le recrutement de travailleurs saisonniers marocains pour la traditionnelle récolte des fraises (qui commence à partir du mois de janvier) à Cartaya, en Andalousie. La présélection de la main-d'œuvre commencera au mois de novembre prochain. Les sélectionnés bénéficieront de contrats d'une durée de trois mois. Le nombre de travailleurs concernés n'a pas encore été annoncé. Cet accord a insisté sur un point essentiel, celui de l'organisation des flux migratoires. L'accord a par ailleurs prévu de confier l'organisation de la présélection de la main-d'œuvre à l'ANAPEC. Deux agences, entièrement dédiées aux travailleurs saisonniers, seront en outre créées dans les villes de Nador et de Kénitra. «Les autorités espagnoles ont exprimé le besoin d'accentuer la coopération avec le Maroc pour recruter encore plus de travailleurs saisonniers, en vue de doubler par la suite les effectifs, pas uniquement pour le secteur agricole, mais également dans d'autres secteurs, notamment le tourisme», a indiqué Abdelouahid Khouja, secrétaire général du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, qui a présidé la délégation marocaine qui s'est rendue en Andalousie. Pour atteindre cet objectif, un grand hic se pose cependant. Il s'agit d'organiser le retour de la main-d'œuvre après la fin du contrat. «Pour le moment, il y a un taux de fuite important qui gêne autant les autorités marocaines qu'espagnoles», explique M. Khouja. Pour changer cette situation, le Maroc propose la mise en place d'un mécanisme pour encourager les travailleurs saisonniers à retourner au pays au terme de leurs contrats de travail. Afin de mettre fin au phénomène de fuite, le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle cherche des pistes : «Nous proposons que le salaire des travailleurs saisonniers partis en Espagne leur soit versé ici au Maroc, après leur retour, et qu'entre temps, ils puissent avoir droit à une petite pension, de quoi passer leur séjour en Espagne décemment», soutient M. Khouja. Par ailleurs, d'autres motivations sont mises en avant pour contrecarrer toute volonté de fuite. Dorénavant, les travailleurs saisonniers auront la possibilité d'être titularisés au bout de leur troisième contrat. Le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle essaie, par ailleurs, de fédérer les efforts nationaux, notamment ceux du ministère de l'Intérieur, du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et de l'ANAPEC, et d'impliquer tous ces intervenants dans le processus de sélection des candidats à l'immigration légale.