Réunis en Suisse, des experts internationaux du tourisme affirment que les catastrophes naturelles et les attaques terroristes n'ont pas affecté la croissance de leur secteur. Près de soixante-dix experts internationaux du tourisme participent à un congrès d'une semaine à Pontresina en Suisse. Ils débattent de la manière de gérer la « demande volatile » du tourisme. Stephen Witt, professeur invité de l'université polytechnique de Hong Kong, a ouvert la réunion annuelle de l'Association internationale des experts scientifiques du tourisme (AIEST). Selon lui, l'impact des catastrophes naturelles, des attaques terroristes et des crises politiques peut avoir des conséquences diverses. «Ces événements imprévus, explique-t-il, ne vont pas engendrer une baisse générale des voyages. Les touristes vont simplement changer de destination en fonction des critères de prix et de sécurité.» Selon les recherches de Stephen Witt, les attaques terroristes de 2001 aux Etats-Unis et les menaces liées à l'épidémie du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) constitituent une exception. Elles ont toutes deux mené à une diminution générale du tourisme. Pour Thomas Bieger de l'Université de Saint-Gall, les voyageurs sont désormais comme immunisés face à de tels chocs. Il en veut pour preuve que la faible baisse des réservations pour Charm el-Cheik après les attentats du début d'année. En comparaison, le professeur Bieger rappelle qu'il avait fallu près de 12 mois à l'industrie du tourisme égyptienne pour effacer les souvenirs du massacre de Louxor en 1997 où 58 touristes – dont 36 Suisses - avaient perdu la vie. Des statistiques publiées par l'Organisation mondiale du tourisme montrent clairement que les populations des pays industrialisés et des marchés émergents tels que l'Inde sont de moins en moins disposés à repousser leurs vacances. L'an dernier, le nombre record de 800 millions d'arrivées a été atteint.