Directrice des ventes et du marketing de Ryanair pour l'Europe du Sud (France, Italie, Espagne, Portugal), Bridget Dowling décline la stratégie de la compagnie low cost pour le Maroc. ALM : Comment comptez-vous développer le low-cost dans un pays où le taux de pénétration de l'Internet n'est pas encore très developpé ? Bridget Dowling : C'est vrai que l'Internet au Maroc n'est pas aussi développé qu'en Angleterre. Mais la logique du profit vaut que quand les prix d'un produit sont attractifs, les consommateurs mettent tout en œuvre pour se le procurer. La situation actuelle du Maroc est pareille à celle de l'Europe du Sud il y a quelques années. Qui aurait parié que l'Italie sera aujourd'hui notre deuxième marché avec 10 millions de passagers transportés. Ceci étant dit, le Maroc est un nouveau marché, un marché stratégique pour notre compagnie. En quoi consiste votre offre commerciale sur le Maroc ? Les nouvelles lignes Ryanair entre le Maroc et l'Europe seront opérationnelles à la fin octobre. Sept liaisons seront initiées au départ d'Oujda à destination de Marseille contre trois au départ de Fès. Nous aurons également une liaison pour Marseille-Francfort et Londres en automne (NDLR : voir encadré). Le démarrage de ces lignes à destination de la France est prévu les 25 et 26 octobre. Celui des liaisons reliant l'Allemagne est programmé pour le 31 octobre et les 8 et 9 novembre, nous relierons l'Angleterre. Le cadre de libéralisation du ciel offert par le Maroc convient-il à la nature de vos activités ? Effectivement, c'est d'ailleurs l'une des raisons qui nous ont poussés à desservir le pays. L'intégration du Maroc, avec la Croatie et la Serbie, dans la zone commune de l'aviation européenne est aussi un facteur encourageant. De plus, le plan de l'Office national marocain des aéroports (ONDA), visant à encourager l'utilisation des aéroports secondaires correspond à notre politique, laquelle a toujours fait des plates-formes régionales notre credo. A quand un Oujda-Marseille à 10 euros ? Au Maroc comme en Europe, nous pratiquons les tarifs les moins chers. Nous allons commercialiser le trajet Oujda-Marseille à 23,99 euros TTC en aller simple. C'est un prix assez intéressant qui constitue un début. Envisagez-vous d'étendre vos activités aux autres pays du Maghreb et de l'Afrique en général ? Pour le moment, nous avons pour base principale l'Europe et des pays qui, comme le Maroc, font partie de la zone commune de l'aviation européenne. Mais à l'avenir rien, n'est exclu, pourvu que les conditions le permettent. L'augmentation du kérozène et l'explosion de la concurrence entre low-cost ne fragilisent-elles pas ce mode de transport ? En tant que leader du mode low-cost, nous avons toujours pensé que la concurrence stimule et dynamise l'activité. L'évolution de notre chiffre d'affaires 2005 (estimé à 2 milliards d'euros) prouve assez qu'il y a de l'avenir pour cette activité. Nous avons transporté durant cette année-là 35 millions de passagers. Sur la base de nos prévisions et de nos résultats du premier semestre, nous espérons transporter 42 millions passagers cette année. Et d'ici l'an 2012, nous atteindrons la barre des 70 millions de passagers transportés. L'âge d'or des compagnies low-cost n'est donc pas révolu. Actuellement, les seules compagnies aériennes en croissance en Europe sont les low-cost. Quant aux hausses du kérosène, je dirais que cela n'a pas affecté notre philosophie d'avoir les coûts les plus bas pour les tarifs les plus bas. Cette philosophie des coûts les plus bas pour les tarifs les plus bas repose sur quelle logistique ? Nous opérons avec le Boeing 737-800 et tous nos avions sont à 189 places. Depuis toujours, nous achetons un seul modèle d'avion, cela nous permet d'optimiser notre gestion et de réduire au maximum les coûts de maintenance et de formation. Les dessertes Ryanair Marseille Oujda 08 Nov 4/WK Fès 09 Nov 3/WK Marrakech 08 Nov 4/WK Francfurt (Hahn) Fès 26 Oct 3/WK Marrakech 25 Oct 4/WK London (Luton) Marrakech 31 Oct 4/WK Fès 31 Oct 3/WK