Nouvelle levée de boucliers contre l'augmentation du prix de l'eau potable et de l'électricité. Le Centre marocain des droits de l'Homme l'estime attentatoire au pouvoir d'achat de l'ensemble des Marocains. Le Centre marocain des droits de l'Homme (CMDH) revient à la charge pour dénoncer la dernière augmentation du prix de l'eau potable et de l'électricité. Dans un communiqué, publié mercredi 23 août, cette organisation condamne vigoureusement celle-ci, estimant qu'elle porte atteinte au pouvoir d'achat des citoyens. «Nous condamnons cette augmentation des prix qui est injustifiée. L'ONE, l'ONEP, la REDAL et la Lydec ont revu à la hausse leurs tarifications sans prévenir le consommateur ni justifier leurs décisions. Ils ont bien choisi le timing pour appliquer leurs nouvelles tarifications! Ces entreprises ont profité de la saison estivale pour mettre à exécution leurs décisions. En cette période, rares sont les consommateurs qui vérifient leurs factures. Ils ne se rendent compte de cette augmentation que plus tard», s'indigne Khalid Cherkaoui Semmouni, président du CMDH. Interrogé par ALM sur les raisons de cette hausse du prix, l'Office national de l'eau potable (ONEP) s'est contenté d'affirmer que «le prix de l'eau n'est pas fixé par ses services. La tarification est arrêtée par une commission nationale composée de représentants de différents départements ministériels». De son côté, la direction de la Lydec affirme que «le prix de l'eau n'a pas changé à Casablanca». Il s'agit uniquement, selon elle, "d'un changement de la structure des tranches de consommation de l'eau potable à travers le rétrécissement de la 1ère tranche de consommation qui passe de 8m3 par mois à 6m3 par mois". Même son de cloche chez la REDAL, qui a tenu à souligner avoir " uniquement appliqué les dispositions de l'arrêté ministériel publié au Bulletin officiel du mois de février dernier". A noter que cette nouvelle structure des tranches de consommation d'eau potable et d'assainissement a été décidée par le gouvernement par arrêté ministériel. Le gouvernement a décidé simultanément d'augmenter le prix auquel tous les distributeurs du Royaume (régies et délégataires dont Lydec) achètent l'eau potable. Les concessionnaires ont donc appliqué cette nouvelle disposition après accord des autorités publiques. "Les prix unitaires de toutes les tranches n'ont pas changé. Ce qui veut dire que le prix de l'eau et de l'assainissement par tranche n'a pas augmenté", tient à préciser la Lyonnaise des Eaux de Casablanca. C'est donc via la diminution des quantités consommées au niveau de la première tranche que l'augmentation a eu lieu. Sa généralisation également, puisque cette tranche, dite économique, est celle qui était censée permettre aux couches les plus démunies de supporter les éventuelles augmentations des prix. Par ailleurs, les tarifs de vente de l'électricité aux clients consommateurs ont été revus à la hausse à hauteur de 7%. Cette hausse serait due à l'augmentation des prix de vente de l'énergie électrique par l'ONE. Celle-ci a été appliquée deux fois aux distributeurs, la première survenue le 1er février 2006 et la seconde le 1er juillet 2006. La nouvelle tarification a été répercutée sur les clients "moyenne tension" à partir du 1er février 2006, alors que pour les clients "basse tension", elle n'est entrée en vigueur que le 1er juillet. Par ailleurs, la Lydec a tenu à souligner qu'en janvier 2004, elle avait révisé à la baisse ses tarifs de l'énergie électrique en raison de la modification du taux de la TVA (passage de 7 à 14 %) et de la baisse des tarifs de l'ONE.