Plusieurs syndicats, partis politiques et ONG tiendront un sit-in, jeudi prochain devant le Parlement, pour protester contre les hausses des prix. Réunis au sein d'une coordination, ils appellent le gouvernement à préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Plusieurs partis politiques, syndicats et associations ont appelé à observer un sit-in de protestation, jeudi prochain à 17h30 devant le Parlement, contre la série des hausses qu'ont connus dernièrement les prix de plusieurs denrées de base et services. Selon une source de cette coordination, cette dernière est composée actuellement de 13 membres dont l'AMDH (Association marocaine des droits de l'Homme), le CMDH (Centre marocain des droits de l'Homme), l'UMT (Union marocaine du travail), le PSU (Parti socialiste unifié), le PADS (Parti de l'avant-garde socialiste et démocratique) et Annahj Addimocrati, entre autres. Pour cette coordination, le gouvernement Jettou, conformément à ses engagements sociaux, devrait mettre fin à ce cycle de hausses des prix et pousser à l'adoption de prix "raisonnables" et adéquats notamment en ce qui concerne les fournitures d'eau et d'électricité. Cette coordination affirme également que les responsables de l'ONCF devraient s'expliquer, de manière objective, sur les nouveaux prix décidés début août dernier. Enfin, la même coordination lance un appel aux syndicats, aux partis politiques et au Parlement pour qu'ils assument leurs responsabilités dans la protection du pouvoir d'achat des citoyens notamment dans une conjoncture marquée par la rentrée scolaire qui coïncide avec le mois de Ramadan. Auparavant, les organisations réunies au sein de cette coordination avaient envoyé des lettres à ce propos au Premier ministre, au ministre des Finances et aux présidents des chambres du Parlement. Pour sa part, et dans le cadre d'une initiative individuelle, le CMDH a lancé, depuis quelques jours, une pétition contre la hausse des prix. Cette dernière, à en croire le président de ce centre, Khalid Cherkaoui Semmouni, a recueilli plusieurs centaines de signatures. Depuis quelques semaines, des hausses de prix ont concerné plusieurs denrées et services vitaux comme le sucre, les carburants, les tarifs des trains, l'eau et l'électricité. La coordination, qui mène la fronde contre Jettou et son gouvernement, estime qu'il s'agit d'augmentations « non justifiables ». Cette dernière, en plus de son sit-in de jeudi prochain, affirme qu'elle prévoit d'autres formes de protestation encore plus radicales. Au début de la semaine en cours, c'était l'UGTM (Union générale des travailleurs au Maroc) qui a appelé le gouvernement à un «dialogue urgent» pour examiner une situation sociale qui, selon la centrale syndicale proche du parti de l'Istiqlal, «ne fait qu'empirer en raison du renchérissement de la vie et de l'érosion des salaires et des droits acquis des fonctionnaires et travailleurs». A la Primature, on indique que le Premier ministre prévoit des rencontres avec les syndicats, dès le début de la semaine prochaine dans le cadre du dialogue social. Toutefois, une source précise que la priorité sera donnée à trois volets qui tiennent à cœur à Driss Jettou à savoir l'AMO, l'instauration du RAMED et la réforme des régimes de retraites. Avant les élections du 8 septembre dernier, le Premier ministre a été sévèrement attaqué sur le volet social, y compris de la part des centrales syndicales proches des partis de la majorité gouvernementale.