Les pertes humaines provoquées par trois semaines de bombardements israéliens au Sud-Liban ne cessent d'augmenter. Le dernier bilan fait état de plus de 900 Libanais tués, dont un tiers sont des enfants. Plus de 900 Libanais ont été tués et 3.000 autres blessés depuis le début de l'offensive israélienne dans le sud du Liban, le 12 juillet dernier, a annoncé jeudi le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, dans une déclaration retransmise depuis la réunion d'urgence de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) en Malaisie, qui a réuni près de vingt des 57 membres de l'OCI. « Plus de 900 (Libanais) ont été tués et 3.000 autres blessés, et un tiers des victimes sont des enfants de moins de 12 ans », a souligné Siniora devant les participants au Sommet de l'OCI. Il a ajouté que l'offensive israélienne au Liban «prend un tribut énorme en vies humaines et en infrastructures et a totalement ravagé notre pays et dévasté notre économie». Pour ceux qui ont survécu au massacre, le drame continue toujours. «Un quart de notre population, soit un million de personnes, a été déplacé, et nombreux sont ceux qui n'ont pas de foyer où retourner», a déclaré le Premier ministre libanais. Ce dernier a par ailleurs appelé jeudi l'OCI à adopter le plan de son gouvernement pour un cessez-le-feu au Liban. «Nous vous demandons d'adopter unanimement notre plan en sept points pour un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel», a indiqué Fouad Siniora dans son intervention diffusée lors de la réunion d'urgence de l'OCI en Malaisie. Il s'agit d'un plan de règlement adopté à l'unanimité par le gouvernement libanais et qui prévoit notamment un cessez-le-feu et un échange de prisonniers entre le Hezbollah et Israël, mais aussi l'envoi de l'armée libanaise dans le sud du pays où sont installés les combattants du Hezbollah depuis mai 2000. Le plan envisage également le renforcement des forces de l'Onu, la mise du secteur frontalier des fermes de Chebaâ occupées par Israël sous juridiction onusienne. Entre-temps, et avant qu'une résolution finale ne soit adoptée, les combats entre les Israéliens et le Hezbollah se poursuivaient jeudi encore sans la moindre perspective d'un cessez-le-feu. L'armée israélienne a ainsi repris ses frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth après une pause, et ses troupes ont avancé au Liban sud après de violents combats avec le Hezbollah, au moment où les Cinq grands ont progressé vers un accord pour un cessez-le-feu. Au 23ème jour du conflit déclenché par la capture par le Hezbollah de deux soldats israéliens, l'Etat hébreu a intensifié ses opérations aériennes et terrestres avec l'objectif de neutraliser le parti libanais du Hezbollah, les pressions internationales se multipliant en vue d'un arrêt des hostilités. Par ailleurs, et alors que les responsables israéliens affirment que les capacités de frappe du Hezbollah ont été fortement réduites, la formation a tiré mercredi un nombre record de quelque 230 roquettes sur le nord d'Israël, dont pour la première fois en profondeur jusqu'à 60 km de la frontière.