Le secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice, tente une médiation pour obtenir un cessez-le-feu au Liban. Le président libanais sollicite l'intervention des Nations Unies pour arrêter le "massacre". Condoleezza Rice, dépêchée par le président américain George W. Bush, est arrivée lundi 24 juillet au Liban pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Sur le terrain, l'heure n'était pas à l'arrêt des combats. En effet, la visite de la secrétaire d'Etat américaine intervient alors que de violents affrontements opposent Israël au Hezbollah dans le sud du pays. L'aviation israélienne a pilonné villes et villages du sud, tuant au moins trois personnes et blessant une vingtaine. Un raid aérien a aussi frappé un faubourg chiite de Beyrouth en milieu de journée. En outre, un hélicoptère israélien s'est écrasé lundi dans le nord de l'Etat hébreu non loin de la frontière libanaise, faisant deux victimes, a annoncé l'armée israélienne, qui n'a pas précisé s'il s'agissait de morts ou de blessés. Le Hezbollah avait affirmé avoir abattu l'appareil, ce qui a été démenti par Tsahal. "Les forces israéliennes sont opposées aux combattants du Hezbollah de l'autre côté de la frontière, mais l'accident résulte de problèmes techniques et non d'un tir ennemi", a précisé l'armée. Des chars israéliens ont fait une série d'incursions en territoire libanais, où Tsahal a repris le contrôle de Maroun al Ras la semaine dernière, atteignant les abords de la ville de Bint Djbeïl, à quatre kilomètres de la frontière environ. En route pour le Proche-Orient, Mme Rice avait déclaré à la presse à bord de son avion que l'instauration du cessez-le-feu est urgente. Toutefois, elle avait souligné qu'il était «important d'avoir les conditions pour qu'il soit viable». Les Etats-Unis, qui imputent la responsabilité de la crise au Hezbollah et à ses "parrains", l'Iran et la Syrie, tiennent à ce qu'un accord de cessez-le-feu supprime la menace que représente le mouvement chiite pour l'Etat juif. Pour le Premier ministre libanais Fouad Siniora, seul un large accord politique a une chance de peser sur les faits. Un accord qui, selon lui, doit comprendre un échange de prisonniers et un retrait israélien du secteur frontalier des fermes de Chébaa pour créer les conditions d'un désarmement du Hezbollah et de sa relève par l'armée libanaise. Par ailleurs, face au nombre élevé de victimes civiles et à la crise humanitaire, qui affecte le pays du Cèdre, où 500.000 personnes ont déserté leurs foyers et où les hôpitaux sont débordés par l'afflux des blessés, le président libanais Emile Lahoud a appelé à l'intervention urgente des Nations unies pour arrêter le "massacre" dans son pays. «On est en train de taper toute l'infrastructure. Jusqu'à maintenant on a 350 tués, la moitié sont des enfants, plus de 1.500 blessés, l'aéroport, l'électricité, les ponts, tous sont touchés, alors on doit arrêter ce massacre aussi tôt que possible et après on peut discuter de tout», a-t-il dit, interrogé à Beyrouth par Radio France Internationale (RFI). «Les Nations unies (...) doivent faire quelque chose, (...) prendre une décision pour avoir un cessez-le-feu», a ajouté le chef de l'Etat libanais. Evoquant le respect de la Convention de Genève et l'emploi, selon lui, par les Israéliens d'armes comme les bombes à phosphore et les bombes à laser "contre les civils et les enfants", Emile Lahoud a souhaité un arrêt des tirs le plus tôt possible afin d'éviter le pire.