L'affaire des fuites des épreuves du Bac a fini par déboucher sur une nouvelle guéguerre politique. Habib El Malki tempère. La justice et le Parlement s'en mêlent. Tout comme le PJD et Al Adl Wal Ihssane. L'affaires des fuites des épreuves des examens du Bac, à Meknès, a fini par dégénérer en nouvelles escarmouches politiques. Habib El Maki, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, est montré du doigt et des milieux vont même jusqu'à demander sa démission en tant que premier responsable de ce qui est arrivé à Meknès. Le ministre USFP tempère. Mardi 13 juin 2006, devant les conseillers, il a indiqué que les fuites en question n'avaient concerné que deux centres d'examens (pour 900 élèves) des 29 que compte Meknès et sur un total de 65 recensés dans toute la région de Meknès-Tafilalet. Il a appelé à éviter toute politisation de cette affaire. Habib El Malki hausse même le ton en parlant de poursuites judiciaires "le plus loin possible" contre les personnes et les parties impliquées dans cette "affaire ignoble". Pour lui, il s'agit d'une pratique qui vise à remettre en cause le train de la réforme en cours. Il poursuit sur la même lancée en promettant, tout en affirmant qu'il ne veut pas anticiper sur les résultats de l'enquête en cours, des "surprises". En effet, le parquet de Meknès a diligenté une enquête judiciaire qui concerne plusieurs responsables, du "directeur de l'Académie régionale au responsable des tirages", affirme un membre du cabinet de Habib El Malki. Sur décision de ce dernier, les examens ont été décalés pour les 14 et 15 juin 2006. Habib El Malki a appelé à traiter cette affaire dans un esprit de responsabilité. Selon les responsables du ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, et contrairement à ce qui a été rapporté par plusieurs journaux, il n'y aurait pas eu de notables fuites à l'échelle nationale et les examens, impliquant plus de 290.000 candidats, se seraient déroulés dans de bonnes conditions. Au niveau du Parlement, le groupe USFP à la première Chambre a demandé une réunion d'urgence de la commission permanente des secteurs sociaux et la convocation de Habib El Malki. Ce dernier a déjà répondu qu'il était prêt à s'y rendre pour fournir toutes les explications qui lui seront demandées. Une source USFP s'étonne de la "campagne" menée contre Habib El Malki et s'interroge sur les "motivations réelles" des "meneurs" des manifestations organisées à Meknès. Des sources de cette ville affirment que ces manifestations étaient pour la plupart animées par des membres du PJD et même d'Al Adl Wal Ihsane. L'on notera d'ailleurs que le syndicat qui s'était exprimé avec la plus grande véhémence n'est autre que celui affilié à l'UNTM (Union nationale des travailleurs marocains) que dirige Mohamed Yatim, l'un des responsables du PJD et conseiller de la rédaction de "Attajdid". Le journal du MUR (Mouvement unicité et réforme) et du PJD, dans l'éditorial de son édition de lundi, parle de "catastrophe nationale" alors qu'un autre article, sur la même "Une" se fait plus explicite : "Les gauchistes ont-ils perverti le système éducatif au Maroc ?", titrait la publication islamiste. En attendant les conclusions de l'enquête judiciaire à Meknès, cette nouvelle polémique chauffe les arcanes du Parlement. PJD et USFP, par presse interposée, engagent un nouveau bras de fer.