Un groupe de 19 médecins résidents au CHU Ibn Sina de Rabat contestent la décision du ministère de la Santé de mettre fin à leur formation au sein de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. De jeunes médecins résidents au Centre hospitalier Ibn Sina de Rabat protestent, dans un communiqué, la décision du ministère de la santé de mettre fin à leur formation à la Faculté de médecine et de pharmacie de la capitale. Ces médecins, après une période de deux mois de services au CHU Ibn Sina et après avoir reçu en mars dernier l'accord de l'administration de Biadillah de poursuivre leurs études de spécialité médicale à ladite Faculté, sont appelés désormais à quitter leurs fonctions en qualité de résidents et de rejoindre leurs postes d'origine dans les différentes délégations du ministère. "Nous sommes 19 médecins généralistes. Nous avons réussi avec succès le concours de recrutement des résidents au Centre hospitalier Ibn Sina de Rabat, tenu en janvier 2006. Nous avons reçu l'accord du ministère de la Santé pour poursuivre nos études de spécialité à la faculté de médecine en mars 2006. En outre, nous avons signé un contrat d'engagement dans lequel nous nous engageons à servir l'administration pendant 8 ans à l'issue de la formation", explique Essaâdi Azeddine, l'un des médecins résidents. Et d'ajouter : "En mai, le ministère de tutelle a émis un avis annulant le précédent accord. L'autorisation de poursuite des études a été considérée nulle et non avenue. Après tout ceci, on vient nous dire que nous ne remplissons pas les conditions exigées dans une nouvelle loi, publiée dans le bulletin officiel du 12 janvier 2006. Nous sommes tout simplement victimes d'une erreur administrative". Le ministère de la Santé s'est basé, pour la prise de cette décision, sur l'article 10 du décret n°2-05-1366 du 29 Chaoual 1426, qui a pris effet à compter du 1er janvier 2006. Ce texte stipule dans son quatrième alinéa que "les fonctionnaires et agents de l'Etat désignés pour bénéficier de la formation continue doivent justifier d'au moins quatre ans de service effectif dans l'administration publique". "Les études de spécialité ne sont pas une formation continue mais une formation de base. Nous ne sommes pas concernés par cette loi", rétorque Dr.Essaâdi avant de souligner que "nous ne pouvons pas accepter cette décision alors que nous nous sommes installés dans la capitale. Nous sommes venus d'Ouarzazate, Khemisset, Tétouan, Taounat, Beni Mellal. Nous avons déjà entrepris nos fonctions. C'est insensé", s'indigne Dr. Essaâdi. Contacté par ALM, M'hamed Benelkadi, directeur des ressources humaines au ministère de la Santé, affirme que son administration n'a reçu le bulletin officiel qu'au cours du mois d'avril 2006. Par ailleurs, selon M.Benelkadi, cette nouvelle loi, contenue dans le décret abrogeant celui de 1957, fait l'objet d'interprétations différentes. "Le contrôleur des engagements de dépenses ne fait aucune distinction entre une formation de base et une formation continue. Pour lui, ce texte est applicable à tous les fonctionnaires de l'Etat qui suivent une formation, qu'elle soit d'une semaine, d'un mois ou même d'une année", indique M.Benelkadi qui a tenu à souligner que le ministère de la santé a demandé une dérogation du Premier ministre pour que les dispositions de ce décret ne soient pas applicables à ces 19 médecins résidents.