La cinquième édition du festival «Mawazine rythmes du monde» s'est clôturée le mercredi 24 mai à Rabat. Les habitués de ce festival ont livré leur verdict. Un bilan mitigé. Les fans de «Mawazine» l'ont pressenti. La cinquième édition du festival Mawazine rythmes du monde qui s'est déroulée du 18 au 24 mai à Rabat a rompu avec son esprit initial: celui de la diversité et de la qualité haut de gamme des spectacles et de l'organisation. Plusieurs changements ont été introduits cette année. Première remarque de taille: l'accès aux spectacles dans les espaces couverts n'est plus gratuit. Pour assister aux soirées musicales du théâtre Mohammed V, Dar Mrini, Espace Chellah, salle Allal Fassi, il fallait payer un ticket d'entrée dont le prix varie entre 50 et 100 DH. Ce qui n'était pas le cas lors des précédentes éditions. Les entrées étaient autorisées sur simple présentation des invitations. Lesquelles étaient envoyées par poste ou récupérées au siège de « Maroc Culture » au quartier Agdal à Rabat. Aujourd'hui il y a eu renversement de donne. Le président du festival Abdejlil Lahjomri explique que l'organisation était contrainte de fixer des tarifs d'entrée pour les spectacles couverts. «Nous avons reçu des remarques de certains spectateurs, ils nous accusaient de faire du favoritisme et de donner des privilèges à certains au détriment d'autres », explique le président du festival. Ce serait pour cette raison que l'association « Maroc Culture», organisatrice de l'événement, a décidé de ne délivrer des invitations qu'aux sponsors pour mettre fin à tout les «on-dit ». Ainsi, pour assister aux spectateurs dans tous les espaces cités, les spectacles étaient obligés de mettre la main à la poche. «Nous avions hésité entre éliminer les spectacles dans les espaces couverts ou rendre l'accès payant, la deuxième solution nous a paru la meilleure», ajoute le président de «Maroc Culture». Cette nouvelle situation n'a pas manqué de déteindre sur le taux d'affluence du public. « Nous avons remarqué qu'il y a eu très peu de monde dans quelques espaces comme le Chellah », souligne M. Lahjomri. Preuve que très peu d'habitués n'étaient pas satisfaits de ce changement de politique. Pour rappel, les spectateurs sont non seulement obligés de payer un ticket d'entrée, mais ils se confrontent à un changement de décor qui saute aux yeux : les chaises en cuir ont été transformées en sièges en plastiques similaires à celles des terrasses de cafés. Les couleurs de ces sièges ne passent pas non plus inaperçues : elles sont multicolores. Ce changement dans la logistique a été avoué par Abdejlil Lahjomri. « Nous avons eu, en effet, quelques problèmes d'organisation que nous espérons dépasser l'année prochaine ». Il justifie par ailleurs ces défaillances par une période de transition. « Le festival Mawazine rythmes du monde a fusionné avec le festival de Rabat à partir de l'année prochaine, nous sommes donc en année de transition, une phase de test», a-t-il déclaré. Pour sa part, le directeur artistique de Mawazine, Hassan Nafali, est plus optimiste en déclarant que cette édition a connu beaucoup de succès. « Dans les lieux en plein air, nous avons été envahis par un nombre ahurissant de spectateurs, les autorités nous on fait état de 60 à 90.000 personnes dans la grande scène OLM Souissi», indique Hassan Nafali. Et les parades colorées sur l'avenue derrière le théâtre Mohammed V pourquoi ont-elles disparu ? «Un problème de budget», explique Hassan Nafali. Mais doit-on tout justifier par une question de budget lorsqu'on sait qu'il est le même que celui déployé pour les autres éditions, c'est-à dire onze millions DH. Abdejlil Lahjomri et de renchérir : «les deux festivals ont fusionné, mais les budgets n'ont pas encore suivi ». A en croire ce président de festival, il faut attendre les prochaines éditions pour apporter de nouveaux éléments de réponse. Qui finance Mawazine ? Le festival Mawazine rythmes du monde a reçu depuis son commencement en 2002 l'aide de plusieurs parties. Selon Hassan Nafali, le directeur artistique du festival qui a remplacé Chérif Khaznadar, ce sont les trois conseils qui subventionnent le festival : il s'agit du conseil de la ville de Rabat, le conseil régional et enfin le conseil provincial. Les sponsors dont l'opérateur téléphonique Méditel apportent aussi leur soutien financier. Cette année de transition -selon Abdejlil Lahjomri- été marquée par la mise en place d'un nouvel organigramme. Ainsi le comité d'organisation s'est enrichi de nouveaux noms : tels : le wali de la ville de Rabat, Hassan Amrani, le président du conseil de la ville Omar Bahraoui, et le président du conseil régional du tourisme de Rabat Samir Sahraoui pour ne citer que ceux-là.