Les familles de cinq ex- responsables du groupe Khalifa Bank, en grève de la faim dans la prison d'El Harrach (Alger) pour réclamer leur jugement, ont alerté les autorités sur l'état de santé de leurs proches, rapporte la presse algérienne. Les cinq détenus, qui sont au 12ème jour de leur grève de la faim, ont déclenché leur mouvement du fait du prolongement de leur mise en détention provisoire depuis 15 mois, sans qu'ils soient fixés sur le début de leur procès. Leurs familles disent avoir frappé à toutes les portes pour alerter les autorités sur la détérioration de la santé des grévistes mais sans trouver de réponse. "Le directeur de la prison d'El Harach ne veut pas nous recevoir", a dit un proche d'un détenu, déplorant que "l'administration pénitentiaire continue de faire semblant d'ignorer un tel fait". Les cinq ex-responsables du Groupe Khalifa Bank, déclarés en faillite, sont les seuls détenus en rapport avec ce scandale, pour implication présumée dans l'incitation d'entreprises publiques à déposer leurs avoirs à cette banque, avoirs qui ont été engloutis depuis dans des opérations de malversations. Un ex-directeur général du Groupe Khalifa Bank, qui était détenu dans la même prison, avait trouvé la mort en détention, il y a quelques mois. Des dizaines d'autres dirigeants d'entreprises publiques et de responsables à différents niveaux, en exercice au moment des faits, ont été inculpés par les magistrats instructeurs, mais ont été laissés en liberté provisoire en attendant la fin de l'instruction et le début du procès, annoncé vers le mois de juillet prochain.