Le procès de groupe bancaire Al Khalifa, qui a fait faillite suite à de multiples malversations et détournements grâce à la complicité de hauts responsables de l'Etat et cadres du groupe, devra débuter en novembre prochain au niveau du tribunal criminel de Blida (50 km au sud d'Alger). L'instruction du dossier, dirigée par deux magistrats, est en voie d'être terminée après que la cour suprême ait statué sur les recours relatifs aux mises en accusation des prévenus, soit 124 personnes, et le dossier devra être transmis à la juridiction compétente pour la tenue du procès, indiquent des sources judiciaires citées par la presse. Le principal accusé, Abdelmoumen Khalifa, réfugié en Grande Bretagne et dont Alger ne désespère d'obtenir l'extradition, a toujours nié les accusations portées conte lui concernant les pratiques de corruption et d'irrégularités qui lui avaient permis de monter son empire. Il met revanche sur le compte d'une opération orchestrée par les sphères du pouvoir l'effondrement de son groupe, pour n'avoir pas voulu adopter des comportements politiques accommodants. Le dossier volumineux de l'instruction a établi l'implication de hauts responsables dans le placement d'avoirs de plusieurs entreprises publiques auprès de banque Al Khalifa, sans garantie sur la solvabilité de celle-ci, ainsi que le recours à des faux pour couvrir des transactions douteuses portant sur des sommes colossales. La cour suprême aura à statuer sur le volet de cette affaire ayant trait à des personnes "jouissant du privilège de juridiction" tels les hauts responsables de l'Etat, dont quatre ministres, plusieurs magistrats et directeurs centraux. Le tribunal de Blida aura à juger les autres inculpés dont 40 présidents-directeurs généraux d'entreprises publiques. Le procès nourrit l'espoir des milliers d'épargnants qui ont vu engloutir leurs économies déposées auprès de cette banque, de pouvoir récupérer leur agent. Considéré comme le plus grand scandale qu'ait connu l'Algérie la faillite du groupe a mis en lumière de graves malversations qui ont causé des pertes évaluées en milliards de dollars à des entreprises publiques, dont les responsables ont été intéressés à déposer des avoirs considérables dans la banque Khalifa moyennent des avantages financiers et de multiples "gratifications" au mépris des lois et réglementations régissant le secteur financier. Plusieurs anciens ministres et hauts responsables ont été entendus par les juges d'instruction en charge de l'affaire, lesquels ont auditionné un millier de personnes. Cinq ex-responsables du Groupe Khalifa Bank, les seuls à avoir été maintenus en détention préventive en rapport avec ce scandale, avaient observé en mai dernier, une grève pour réclamer la tenue rapide du procès ou leur relaxe.