Le tribunal de Maghnia a condamné mercredi à des peines, allant de 3 mois à 5 ans de prison ferme, 46 jeunes émeutiers impliqués dans les troubles survenus samedi dans cette ville de l'ouest algérien, rapporte la presse. Les mis en cause, dont sept mineurs, étaient poursuivis pour attroupements non autorisés, destruction de biens publics et incendie de l'emblème national. Le procès, qui s'est déroulé dans des conditions de sécurité renforcées, avait attiré aux abords du tribunal une foule composée de proches des accusés, qui ont accueilli l'annonce du verdict par des protestations, émaillées de jets de pierres contre des agents de police. La presse fait état d'une atmosphère tendue dans les quartiers populaires suite à l'annonce du verdict, avec fermeture des magasins et autres locaux, au milieu d'un déploiement en renfort des véhicules de police et d'agents lourdement armés. Trente neuf prévenus ont écopé de peines allant de 12 mois à cinq ans de prison ferme pour "attroupement, dégradation de biens publics, port d'armes blanches et incendie de l'emblème national". Quant aux sept mineurs, ils ont été condamnés à des peines allant de 3 à 5 mois de prison ferme. Samedi dernier, la ville de Maghnia a été le théâtre d'émeutes, qui ont commencé par un mouvement de protestation des camionneurs se plaignant des tracasseries dont ils font l'objet dans le cadre de mesures de lutte contre la contrebande. La situation a dégénéré lorsque les protestataires, rejoints par des jeunes de différents quartiers de la ville, en butte à la marginalisation et au chômage, se sont dirigés vers le centre-ville où ils se sont attaqués à des édifices publics et à des magasins, bloquant la circulation au moyen de pierres et de divers objets incendiés. L'intervention des unités anti- émeutes, appelées en renfort des villes avoisinantes, a permis de disperser les manifestants qui ont été refoulés vers les quartiers d'habitat, où la tension est restée vive durant les jours précédant le procès.