La Chabiba ittihadie se rebelle contre la direction de l'USFP. Après le gel des activités de deux membres de son bureau national, d'autres voix s'élèvent contre les "tentatives de domestication" prêtées à certains proches d'Elyazghi. La crise pointe de nouveau au sein de la Chabiba ittihadie, structure regroupant la jeunesse de l'USFP dirigée par Hassan Tarik. Il y a quelques jours, deux membres du bureau national de cette instance (Mohamed Talbi et Mostafa Essayyab) ont décidé le gel de leurs activités pour protester contre ce qu'ils appellent le non-respect des règles organisationnelles par des membres du bureau politique de l'USFP. Selon une source à la Chabiba ittihadie, la goutte qui a fait déborder le vase est la constitution, récemment, de quatre sections provinciales à Casablanca (Sidi Belyout, Lissasfa, Hay Hassani et Ben M'sick). Des sections qualifiées par les mécontents de "parallèles et illégales" puisque des structures de ce genre existent depuis longtemps dans la métropole et fonctionnent selon les statuts de l'organisation. Plus encore, ajoute un membre casablancais du comité central de cette instance, ladite constitution de ces nouvelles sections a été annoncée par l'organe arabophone de la presse USFP. Chose qui a sérieusement poussé les participants au conseil régional casablancais de la Chabiba (tenu le 6 mai dernier) à appeler à un sit-in devant Al Ittihad Al Ichtiraki. Le même scénario de création de "structures parallèles" s'était reproduit à Meknès. Selon des sources de la Chabiba, il s'agit de tentatives de "domestication" et de "mise sous tutelle" de cette instance de la part de membres du bureau politique de l'USFP proches de Mohamed Elyazghi et à l'instigation de ce dernier. Elles pointent notamment du doigt Mohamed Boubekri et Driss Lachgar, président du groupe parlementaire USFP. Ces derniers, à en croire les mêmes sources, agiraient dans le cadre d'une vaste guerre de positionnement dont l'autre manifestation a été la constitution, récemment, de plusieurs structures régionales (conseils régionaux décidés lors du 7ème congrès) tombés entre les mains des amis et proches de Mohamed Elyazghi. Selon plusieurs de ses membres, la Chabiba souffre aussi d'une "absence de transparence" dans la gestion de ses finances avec notamment des dettes à payer pour le règlement des frais de l'organisation de neuf rencontres contestées d'ailleurs par les mécontents. Une récente rencontre, tenue dernièrement entre plusieurs membres du bureau politique USFP et le bureau national de la Chabiba, a été organisée pour essayer de déboucher sur des solutions. Toutefois, et malgré un tas de promesses, les choses n'auraient fait qu'empirer entre l'entourage de Mohamed Elyazghi et des membres de la jeunesse du parti. Cette instance tarde encore à fixer une date pour la tenue de son septième congrès national à cause de mille et une divergences. Les amis de Mohamed Elyazghi, à en croire Mostafa Essayyab, tentent de tout verrouiller pour déboucher sur un congrès sur mesure. Ces derniers, pour rappel, avaient tout fait pour empêcher Hassan Tarik d'accéder au secrétariat général de la Chabiba après le départ en France de son prédécesseur Soufiane Khaïrate.