Le secrétaire général de la jeunesse de l'USFP et sept membres de son bureau national ont présenté leur démission. Ils contestent, encore une fois, l'"immixtion" des membres du bureau politique de leur parti et leur volonté de "domestiquer" la Chabiba. Hassan Tarik, secrétaire général de la Chabiba Ittihadiya, et sept membres du bureau national de cette dernière ont décidé de claquer la porte de l'organisation des jeunes relevant du parti de Mohamed Elyazghi. Selon des sources à la jeunesse USFP, cette démission en bloc (près des deux-tiers de l'instance dirigeante) intervient après l'échec de plusieurs tentatives pour déboucher sur une solution aux problèmes d'organisation que connaît la Chabiba depuis plusieurs mois. «Des membres du bureau politique essaient encore de mettre la main sur l'organisation de la jeunesse à des fins qui n'ont rien à voir avec l'exercice de la politique, mais avec une volonté de mettre tout le monde sous tutelle», explique un des membres, démissionnaires, de l'instance dirigeante de la Chabiba. La semaine dernière, des membres du bureau politique de l'USFP avaient convié, de manière non officielle, des membres du bureau national de la Chabiba à une séance de travail. Les membres qui n'ont pas été invités à cette réunion, soit la majorité, ont décidé de riposter en présentant leur démission. «On ne peut plus tolérer de telles pratiques surtout avec l'approche d'échéances décisives pour notre organisation», affirme un membre du bureau national de la jeunesse USFP. Pour lui, des membres du bureau politique de l'USFP essaient, dès maintenant, de "détourner" les préparatifs du huitième congrès de la Chabiba pour en faire un rendez-vous "sur mesure". Une bonne partie des membres démissionnaires de la direction de l'organisation des jeunes de l'USFP a affirmé que la hiérarchie de ce parti ne semble pas "très chaude" pour collaborer à résoudre les problèmes organisationnels que vit la Chabiba, au niveau central, mais aussi dans plusieurs régions du Maroc. «Mohamed Elyazghi est au courant de tout ce qui se passe dans les coulisses, mais ne fait rien. Il préfère laisser pourrir la situation», déclare l'un des huit démissionnaires de la direction de la Chabiba. Ce dernier doute d'ailleurs de l'effet de toute tentative de "réconciliation" pour amener les démissionnaires à revenir sur leur décision. De sources socialistes, on apprend qu'une commission, constituée au sein du bureau politique de l'USFP, a été établie pour étudier les points qui font l'objet des protestations de la jeunesse du parti. Des doutes planent toutefois sur l'issue des travaux de cette commission, surtout si elle compte en son sein deux figures du bureau politique ouvertement montrés du doigt par les démissionnaires : Driss Lachgar, président du groupe parlementaire des socialistes, et Mohamed Boubekri, qualifié d'"homme de l'ombre" de Mohamed Elyazghi. Le printemps dernier, plusieurs membres du bureau national de la Chabiba ittihadiya avaient gelé leurs activités pour protester contre "le non-respect des règles organisationnelles par des membres du bureau politique de l'USFP". Des sections de la Chabiba, créées à Casablanca, avaient été qualifiées de "parallèles et illégales", puisque des structures de ce genre existent depuis longtemps dans la métropole et fonctionnent conformément aux dispositions statutaires de l'organisation. Le même scénario de création de "structures parallèles" s'est reproduit à Meknès. Première dans l'histoire du parti de Mohamed Elyazghi, les mécontents de la Chabiba avaient poussé les choses jusqu'à organiser, en mai dernier, un sit-in devant le siège du journal "Al Ittihad Al Ichtiraki" pour protester également contre la presse de l'USFP qui cautionne, selon eux, les graves décisions prises en dehors de toute légalité.