La Chabiba Ittihadiya sort de son congrès national plus désunie que jamais. Les émules de Mohamed Elyazghi se retrouvent aujourd'hui avec deux directions et se renvoient les accusations. Un autre rendez-vous raté de la Chabiba Ittihadiya. La jeunesse de l'USFP, réunie récemment, sort plus désunie que jamais de son septième congrès national qui avait démarré ses travaux mardi dernier. Pour la première fois, elle clôt un congrès national sans discuter les rapports moral et financier, et surtout sans adopter le moindre document comme c'était de rigueur lors des conclaves de ce genre. Selon une source au bureau national (sortant) de la Chabiba, tout est mal parti avec le "putsch" mené contre Hassan Tarik, ex-secrétaire national de cette organisation. La préparation de ce septième congrès a aggravé les choses, puisque ce dernier allait commencer dans l'anarchie pour finir dans la cacophonie. Pour des raisons de représentation, le septième congrès de la Chabiba allait démarrer ses travaux avec 24 heures de retard. A la reprise, jeudi dernier, le problème de la représentation s'est encore posé surtout que, à Casablanca, des sections étaient doublement représentées. Selon une source de la Chabiba, une partie de la direction de l'USFP avait tout fait pour "noyauter" le congrès de la jeunesse du parti et déboucher sur une organisation "domestiquée" et des "résolutions sur mesure". À cause des problèmes organisationnels que ce septième congrès a connus, sa durée de vie a été rallongée de deux jours. Sauf que, vendredi dernier, l'abcès allait être crevé pour de bon. Sans user des mécanismes qui auraient dû leur baliser le chemin, les jeunes de l'USFP sont passés aux urnes pour élire le bureau national, composé de 31 membres et qui devait, à son tour, élire un secrétariat national composé de douze membres. Après des heures d'attente, les résultats tardaient à être rendus publics par Soufiane Khairate, président de ce septième congrès. Mostafa Syab, membre de la présidence du congrès, allait se décider, aux premières heures de samedi, à révéler le résultat des suffrages et annoncer la composition du bureau national. Quelques heures plus tard, indique une source de la Chabiba, Soufiane Khairate allait en faire de même pour dévoiler une nouvelle liste qui aurait inclus des candidats "recalés" par les congressistes. Il s'agit, pour la plupart, de proches parents de plusieurs membres du bureau politique de l'USFP concentrés dans la ville de Rabat. De ce fait, la Chabiba Ittihadiya se retrouve avec deux bureaux nationaux et deux tendances : l'une menée par Soufiane Khairate, secrétaire national démissionnaire, et l'autre par Mostafa Syab, membre du bureau national sortant et détracteur des "dépassements organisationnels" qu'aurait connus la région du Grand Casablanca. Le bureau politique de l'USFP n'a pas encore réagi à la guerre fratricide qui s'est déclenchée au sein de la Chabiba.