Le procureur du Roi ne s'est pas encore prononcé sur l'affaire Nihad Afroun. En attendant, l'avocat de la petite fille dénonce le silence du ministère de l'Education nationale. La famille Afroun attend avec impatience les résultats de l'enquête administrative diligentée par le ministère de l'Education nationale. Des résultats qui tardent à tomber alors que l'affaire est en train de prendre une dimension politique. Selon Me Habib Hajji, l'avocat de Nihad Afroun, victime de violence physique (ALM n°1144 du 27 avril 2006 http://aujourdhui.ma/societe-details45845.html ) à l'école Sidi Ahmed El Bekkal à Tétouan, le procureur du Roi n'a pas non plus pris de décision au sujet de ce dossier, qui continue à secouer l'opinion publique locale. "On attend toujours la qualification de ce qui est arrivé à Nihad", souligne Me Haji dans une déclaration à ALM. Pour ce qui est des résultats de l'expertise médicale, l'avocat de la petite écolière indique qu'ils ont été remis au procureur du Roi et pas encore à la famille de la victime. Par ailleurs, ce militant de l'Association de défense des droits de l'Homme dénonce la position du secrétariat des syndicats locaux de l'éducation à Tétouan. "Je ne peux que condamner les propos contenus dans le communiqué des syndicats de l'éducation. Les enseignants cherchent à défendre à tort et à travers leur collègue. Ils cherchent à induire en erreur l'opinion publique", s'indigne Me Hajji. Dans un communiqué, le secrétariat des syndicats locaux de l'éducation, qui n'a pas visiblement apprécié le fait d'avoir été exclu de la commission d'enquête, a pris la défense de l'instituteur en accusant les médias d'avoir cherché à faire dans un sensationnalisme de mauvais aloi. Alors qui s'en est pris à la petite Nihad ? Selon la version des défenseurs de l'instit, les blessures et les fractures dont a été victime l'écolière se sont produites lors d'une bousculade au moment où elle entrait en classe. "L'élève Nihad Afroun est tombée, ce qui a provoqué l'apparition des ecchymoses au niveau de son visage", lit-on en effet dans leur littérature de solidarité. Tel n'est pas l'avis de la famille de la fillette âgée de six ans. Selon ses parents, Nihad a été victime mercredi 19 avril 2006 de violence physique commise par son instituteur pour avoir marché sur son tapis de prière. "En guise de punition, il l'a battue", avait déclaré à ALM Fatima Ouled Abdelwahhab, la mère de la petite. L'instituteur mis en cause, la cinquantaine, est également prêcheur dans une mosquée située au quartier Boujarah. Outre les séquelles physiques de son agression, la petite Nihad souffre d'un traumatisme psychique profond au point qu'elle refuse de se rendre à l'école malgré l'insistance de ses parents. "Comment peut-elle reprendre le chemin de l'école alors que celle-ci ne dispose pas de structure d'assistance psychologique sans oublier l'hostilité des instituteurs qui se sont coalisés avec leur collègue contre une petite écolière", confie un proche parent de la petite. "La moindre des choses c'est que ministre de l'Education nationale, Habib El Malki, se rende sur place pour s'enquérir de la situation", renchérit un militant associatif local qui déplore au passage l'indifférence des autorités de tutelle.