À l'issue d'une réunion entre le Premier ministre et les représentants de la Fédération nationale des commerçants de carburant, une commission conjointe a été créée pour trouver une solution à la crise. La TVA ne changera pas. La marge bénéficiaire de l'ordre de 3% depuis 1994, sera revue. Les menaces des pompistes ont finalement abouti. Ou presque. Du moins, ils ont pu arracher une rencontre avec le Premier ministre Driss Jettou et poser sur la table leur cahier revendicatif. Depuis ce vendredi 14 avril, les pompistes s'attendent à connaître les tenants et les aboutissants d'une issue dont les grands jalons ont été posés lors de cette réunion tenue à la Primature. Plus clairement, Mohamed Boutaleb, ministre de l'Energie et des Mines, parle d'une «solution adéquate». En d'autres termes, une solution qui arrange les différents intervenants dans le secteur. En effet, une commission quadripartite a vu le jour à l'issue de cette rencontre tant attendue par les représentants de la Fédération nationale des commerçants de carburant (FNCC) avec M. Jettou. Rassemblant des représentants de la FNCC, du ministère de l'Energie et des Mines, du ministère des Affaires générales et économiques et le ministère des Finances et de la Privatisation, cette commission se réunira au cours de cette semaine. «Une chose est sûre. Il n'est pas question de revoir à la baisse cette TVA de 7 % exigée par la Loi de Finances 2006. C'est une loi votée au Parlement et le gouvernement ne peut faire marche arrière concernant ce point et chambouler par conséquent les programmes et les prévisions de cette loi», annonce une source proche du dossier. Les pompistes ont haussé le ton parce que cette TVA de 7% est prélevée directement à la source, à la pompe, et qu'elle grignote leur marge bénéficiaire. La solution serait, selon la même source, une révision de la marge bénéficiaire qui est de 3%. Ce taux a été instauré au milieu des années 1990. «En plus de la révision à la hausse de la marge bénéficiaire des pompistes, les représentants des pompistes veulent des mesures adéquates à même de pallier au taux d'évaporation des produits pétroliers, jugé très pénalisant », précise-t-elle. La première grève des pompistes, le lundi 13 mars dernier, a été suivie par 98% des stations-service selon des statistiques annoncées par la FNCC. Durant ces dernières semaines, les gérants de stations-service ont brandi encore une fois la menace de la grève pour mettre la pression sur le gouvernement. La Fédération a menacé d'observer une grève de 72 heures pour protester contre cette récupération de la TVA, ré-instaurée dans la loi de Finances de 2005. Cette nouvelle grève risquait encore une fois de pousser les consommateurs de prendre littéralement d'assaut les stations-service. Casablanca, qui compte à elle seule près de 700 stations-service, est l'une des villes qui risquent de voir quelques secteurs économiques paralysés à cause de cette grève.