Evelyne Huytebroeck, ministre de l'environnement, des affaires sociales et du tourisme dans le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale se rendra, du 1er au 6 avril, au Maroc, pour des entretiens avec les responsables marocains qui seront centrés sur l'environnement et les questions sociales. La réhabilitation de l'estuaire du Bouregreg est un chantier "très important" qui pourrait faire l'objet d'un "échange d'expertise", a indiqué la ministre. Avec un canal qui la traverse de part en part, Bruxelles a une longue expérience en aménagement, en dragage et en assainissement. Des programmes de formation de fonctionnaires marocains dans le domaine de l'environnement et de l'aménagement peuvent être développés dans ce cadre, a ajouté Mme Huytebroeck. Elle a également indiqué qu'elle évoquera avec les responsables de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, le renouvellement de l'accord de coopération avec la région de Bruxelles-Capitale. La ministre s'est également déclarée "très intéressée" par les projets MDP (Mécanismes de Développement Propre) mis en oeuvres par le Maroc en matière d'environnement. La région de Bruxelles-Capitale, qui est concernée par les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du protocole de Kyoto, peut adopter de tels projets. A côté des mesures de réduction de la consommation d'énergie pour le chauffage et le transport, la capitale de l'Europe recherche des mesures "externes" afin d'investir dans des projets de développement propre et de recyclage des déchets comme les MDP, a-t-elle ajouté. Dans le domaine social, la ministre bruxelloise souhaite prendre connaissance de plus près des projets prévus dans le cadre de l'Initiative Nationale de Développement Humain et de la "remarquable effervescence de la société civile, à laquelle des belges d'origine marocaine participent activement". La ministre compte aussi discuter avec ses vis-à-vis marocains du problème posé par le vieillissement de la population d'origine immigrée, particulièrement celui de la première et deuxième générations. Bruxelles compte 260.000 personnes d'origine étrangère dont plus de 20.000 ont aujourd'hui plus de 65 ans. D'où la nécessité de prévoir l'accompagnement nécessaire si la personne à prendre en charge désire rester à domicile, ou si au contraire, elle choisit de vivre dans une maison de repos, a-t-elle dit. Les maisons pour "seniors", habituées à recevoir des résidents européens, doivent aujourd'hui prévoir aussi d'autres régimes alimentaires, d'autres pratiques de soins corporels, etc., a précisé la ministre, soulignant qu'elle discutera au Maroc des meilleurs dispositions à prendre dans ce sens.