Les partis harakis ne font plus qu'une seule formation politique. Les trois partis de la mouvance populaire ont cédé la place, depuis vendredi 24 mars 2006, au MP. Mahjoubi Aherdan assumera les responsabilités de président. Il est secondé par Mohand Laenser et Mohamed Fadili. Fanfare et invités de choix, vendredi 24 mars 2006 à Rabat, pour le congrès du Mouvement populaire. Tous les partis politiques, au haut niveau, mais aussi le Premier ministre, ont tenu à être de la fête des harakis pour un congrès visant à sceller leur union. Cette union donne le Mouvement populaire (MP), un "parti nouveau par ses structures, mais fidèle à ses origines", comme l'a souligné Mohand Laenser lors de son discours d'ouverture où il a rappelé l'histoire du mouvement et les successives scissions. Mahjoubi Aherdan a été plus explicite que son dauphin quand il a affirmé, non sans humour, que c'était "le tour des harakis" en claire allusion à l'après-élections de 2007. Aherdane, qui semblait s'adresser à Abbas El Fassi et Mohamed Elyazghi, a aussi affirmé que c'était l'ère de "la réconciliation" après avoir évoqué l'"affaire Messaâdi". Les harakis, jeudi 23 mars 2006 et le même vendredi, ont mis les touches finales à leur dixième congrès en décidant la dissolution et du MNP (Mouvement national populaire) et de l'UD (Union démocratique) pour garder l'ancienne appellation. Pour un spécialiste des partis, c'est une sorte d'"astuce" pour les harakis qui cherchaient à mieux être en phase avec la nouvelle loi sur les partis politiques. Le dixième congrès du MP était aussi un rendez-vous sans grande surprise. Après s'être "débarrassés" de Bouaâzza Ikken, tout avait été soigneusement préparé au niveau de la hiérarchie des trois composantes du MP. Cela se concrétisera en présence de plus de 3.000 congressistes qui ont préféré acclamer Aherdan, élu sans urnes ni bulletins président pour quatre ans. Mohand Laenser a été désigné secrétaire général du MP et Mohamed Fadili secrétaire général-adjoint. Le reste des membres des instances du MP sera connu dans les semaines à venir. Mais, là aussi, les harakis évoquent le consensus entre les trois composantes de la famille MP. Il s'agit d'abord, indiquent des sources MP, d'élire un conseil national dont les membres seront choisis au niveau des provinces. Ces derniers devront par la suite désigner les membres du comité central dont la composition respectera également l'équilibre entre les trois composantes harakies. Les mêmes sources ajoutent qu'il n'en sera pas de même pour les membres du bureau politique du MP. Cette dernière structure comprendra 37 membres à raison de 10 pour chacune des trois composantes. Les sept sièges restants devraient revenir à d'autres personnalités dont, éventuellement, ceux qui pourraient rallier le MP parmi les parlementaires. Prévus les 24 et 25 mars 2006, les travaux du congrès de la fusion n'ont pris que la journée de vendredi. Malgré une certaine "application", des incidents sont venus entacher le climat général. Ce sera le cas lorsque Saïd Oulbacha, secrétaire d'Etat à la Formation professionnelle, menacera de "gifler" un autre haraki qu'il a traité d'"âne", mais aussi à cause des membres de la sécurité rapprochée de Omar Bahraoui. Au nombre de 13 gardes du corps, ces derniers ont empêché, de force, le ministre MP, Mustapha Mechahouri, de s'asseoir devant le maire de Rabat. La seule fausse note du congrès aura donc été : les abus des gardes du corps du maire le plus protégé du Royaume. Hommage à Lahcen Lyoussi, fondateur du MP Les harakis, lors de leur 10ème congrès, ont rendu un hommage appuyé, par la voix et le discours de Mohand Laenser, à Lahcen Lyoussi, fondateur du Mouvement populaire en 1958 en compagnie de Abdelkrim El Khatib et Mahjoubi Aherdan. Aherdan et El Khatib emprisonnés, Lyoussi, notabilité amazighe du Moyen-Atlas, a été exilé au sud de l'Espagne juste quelque temps après la constitution de ce parti. Mort en 1970, Lahcen Lyoussi était ministre de l'Intérieur, puis ministre de la Couronne au sein des deux premiers gouvernements du Maroc indépendant.