Après sa "collaboration" au livre de J-P Tuquoi, Driss Basri commet plus inadmissible en livrant des secrets d'Etat à la presse nihiliste. Le timing de cette nouvelle fuite, concernant le Sahara marocain, n'est pas fortuit. Driss Basri semble se plaire à son jeu de fuites organisées au profit de journaux et journalistes choisis selon une certaine "proximité" bien calculée. Après avoir largement collaboré au dernier livre de J-P Tuquoi sur les relations entre le Maroc et la France, il a fini par viser "plus grand". L'ex-ministre de l'Intérieur sort la "grosse artillerie" au moment où le Maroc est sur le point de finaliser sa vision autour d'une offre d'autonomie élargie pour les régions marocaines du Sud dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume. Driss Basri a transmis des secrets d'Etat à la presse nihiliste. Il ne s'agit pas moins que des procès-verbaux de rencontres tenues, à Rabat en septembre 1996, entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Prince héritier à l'époque, et des responsables de la direction du Polisario dont Bachir Mostafa Sayed et Brahim Ghali, le richissime "ambassadeur" de la RASD à Madrid. A l'époque, et des années après le cessez-le-feu, le Maroc croyait aux vertus du dialogue et acceptait de recevoir, au plus haut niveau, des représentants des mercenaires. Le document "exclusif" confié par Basri à ses nouveaux amis retrace presque minute par minute les péripéties des rencontres entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI du temps où il était Prince Héritier et les dirigeants du Polisario. Des comptes rendus où ces derniers sont présentés comme défendant bec et ongles l'option de l'indépendance du Sahara face à un Maroc qui penche pour une autonomie qui n'affecterait pas l'intégrité de son territoire. Il n'est pas nécessaire d'avoir longuement fréquenté les bancs de quelques classes Sciences Po pour deviner le message de Basri : l'offre marocaine d'autonomie n'a pu aboutir il y a une décennie. "Pourquoi alors remettre sur le tapis la même option aujourd'hui ?", semble dire Basri par la plume de ses nouveaux porte-voix. Basri, pour rappel, s'était déjà exprimé sur le sujet à maintes reprises et à l'occasion de plusieurs entretiens. L'homme d'Etat va à l'encontre de l'opinion de dizaines de millions de ses concitoyens pour dire que le référendum est la seule solution au conflit du Sahara. Il rejoint ainsi les responsables algériens et les chefs du Polisario. Mais il rejoint surtout ses amis de la presse nihiliste dans leur cabale contre les responsables marocains, les partis politiques et l'entourage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Avec d'autres menaces à la clé quand la presse nihiliste affirme que le document en question qui a été transmis a été traduit de l'arabe à l'espagnol et diffusé dans plusieurs rédactions espagnoles (La Razon ou El Mundo? Basri a l'embarras du choix). Si ce n'est pas du chantage, cela y ressemble comme deux gouttes d'eau. En matière de chantage, l'ex-ministre de l'Intérieur semble aussi avoir fait des émules? La presse nihiliste n'est-elle pas en train de brandir une menace américaine contre le Maroc au cas où le Royaume ne se plierait pas aux stratèges du département d'Etat US ? Oublier d'un trait les Marocains qui ont payé de leur vie chaque grain de sable des régions du Sud, réécrire l'histoire de plusieurs siècles et se laisser amputer d'une partie de ses territoires ? Le deal est trop hasardeux. Basri et ses amis du "parti de la haine du Maroc" fait un peu plus fort que la dernière fois quand il a servi de personne-ressource à J-P Tuquoi pour dire que, pour toute diplomatie en relation avec le dossier du Sahara, les responsables marocains avaient une seule approche, celle de soudoyer à la fois les diplomates étrangers à l'ONU, les responsables onusiens et même les responsables du Polisario. Parmi les victimes de la manipulation du tandem Basri-Tuquoi figure Bernard Miyet, secrétaire-adjoint de l'ONU chargé des opérations de paix. Dans une lettre adressée au journaliste du "Monde", le 4 mars 2006 (voir page 7), Bernard Miyet se dit ulcéré de voir une longue rencontre sur un sujet de fond déboucher sur une "prose navrante" "infligée aux lecteurs". Bernard Miyet, selon le livre de Tuquoi, aurait fait l'objet d'une tentative de corruption de la part des responsables marocains via un cadeau de 300 flacons de parfum... Driss Basri n'a pas encore révélé à ses amis de la presse nihiliste ce que les responsables marocains auraient offert, en septembre 1996, à Bachir Mostafa Sayed et Brahim Ghali pour les "acheter". Voilà une idée pour une éventuelle prochaine "couv"!