Anelka se retrouve à la croisée des chemins. À six mois de la Coupe du monde, et à l'heure où le PSG se doit de redresser la barre, le cas Anelka revient sur le tapis. Où est passée la fusée qui transperçait à elle seule les défenses anglaises à Wembley ? Où s'est donc perdu celui qui avait offert d'une tête rageuse contre le Bayern Munich une finale de Champions League au Real Madrid ? Comment a disparu celui qui faisait la joie d'Arsène Wenger, ce dévoreur d'espaces qui comblait de fierté les techniciens de Clairefontaine? À mesure que les jours défilent, et que les matches transparents se succèdent, ce Nico-là semble s'éloigner de tous les espoirs fondés en lui. Beaucoup cherchent à comprendre pourquoi le rendement d'Anelka est si médiocre. Revenu l'an passé au PSG pour 220 MF, le prodige de Trappes reste en effet scotché cette saison à 5 buts au compteur, ce qui n'a rien de folichon. Et pour l'heure, en espérant toujours l'embellie, c'est un sentiment de gâchis sportif et humain qui prédomine. Officiellement blessé au pied suite à un choc reçu contre Guingamp le week-end dernier, Anelka est donc aux soins. Ce que le joueur confirme sur son site Internet, espérant être au rendez-vous de jeudi prochain contre l'OM. Luis Fernandez, présentant le certificat médical et l'arrêt de travail de rigueur, élude la question. «J'aime dialoguer et je pense être assez ouvert, confie le coach du PSG au Parisien. Il y a eu un échange entre nous, rien d'anormal. Et pas de mise à pied, je vous le promets. Pas d'altercation non plus. C'est à l'entraîneur de maintenir une autorité et de se faire respecter. La saison dernière, Nicolas avait un statut particulier. Ce n'est plus le cas cette année». En octobre, déjà, quelques jours avant la réception de Lyon (2-2), Anelka était monté au créneau devant ses coéquipiers, contestant à voix haute les choix tactiques du manager parisien, qui privilégie assez la pointe de vitesse de l'ancien Gunner. Et malgré la surprotection que Fernandez lui assure, il semble bien qu'une nouvelle incartade soit venue égratigner la «communication» entre les deux hommes. À Glasgow, comme contre Lyon, le PSG a fourni l'un de ses meilleurs matches sur le plan de la solidarité et de l'abnégation. Sans son numéro 9 fétiche. ` Un joueur ne fait pas une équipe, mais certains échos émanant du Camp des Loges confirment la tendance : Anelka n'est plus un privilégié et ses sautes d'humeur commencent à agacer sérieusement. Dans un groupe bien plus expérimenté que celui de la saison dernière, avec les Luccin, Dalmat et autres Robert, partis sous d'autres cieux, Anelka n'est plus la seule attraction. Ceci expliquant peut-être cela. Mais si quelqu'un doit sauter dans cette affaire, il n'est pas dit que ce soit le coach… Cette fois. S'il est en revanche un lieu où le buteur de Trappes se sent bien, c'est en présence des Bleus. «J'ai été très heureux de retrouver le groupe France en Australie, raconte Anelka sur son site. C'est le seul moment que j'ai pour revoir mes potes ». Appelé de dernière heure du dernier Australie-France, en lieu et place de Thierry Henry, cette sélection a été considérée comme une fleur de Roger Lemerre en vue du Mondial 2002. Sous la tunique bleue, Anelka jouit d'une réelle confiance, appuyée il est vrai par un comportement sans rapport avec ce qu'il vit en club. Connaissant l'intransigeance de Lemerre, c'est à n'y rien comprendre.