Football. Le PSG s'est imposé au Parc des Princes pour la première fois depuis trois mois. Une victoire que le club doit essentiellement à son génie brésilien, Ronaldinho. Epoustouflant. C'est le moins que l'on puisse dire pour décrire l'action de génie de Ronaldinho, à la 58e minute du match contre Lorient, soldé par 5 buts à zéro. Recevant le ballon sur le flanc droit, à 35 mètres du but adverse, l'artiste brésilien se met en tête de défier seul la défense bretonne, mal en point depuis le tout début de la rencontre. Ils étaient six joueurs à jouer les piquets de luxe devant le n°21 parisien. Deux crochets, suivis d'une accélération implacable, un nouveau crochet avant un grand pont en pleine surface de réparation : seul le gardien Sébastien Hamel, au prix d'une superbe parade, réussit à stopper in extremis la folle chevauchée de «Ronnie». Ce dernier sera acclamé par 37 000 personnes lui réservant un hommage à la hauteur de son exploit, digne des footballeurs les plus légendaires que ce sport ait jamais connus tel Pelé ou un certain Maradona. Ce coup d'éclat qui n'est que le symbole des performances et du grand talent de la part de Ronaldinho. L'une de ces performances que le Parc attendait avec impatience sitôt officialisée l'arrivée dans la capitale de l'international auriverde. Même si l'opposition n'était pas forcément à la hauteur (Lorient possède la plus mauvaise défense de D1), le meneur de jeu, qui jouait mercredi soir en soutien de Fabrice Fiorèse, a fait étalage de toute sa classe, avec un but sur coup-franc avant la pause et deux passes décisives. Même si cela ne lui est plus nécessaire, Ronaldinho a démontré qu'il a trouvé son rythme de croisière, six mois après ses débuts en D1. «Il est de mieux en mieux. Il gagne en vitesse, en rapidité et en efficacité. Sa passe pour Fiorèse était magnifique », affirmait après coup Luis Fernandez, aux anges. Après avoir passé les fêtes de fin d'année au pays, ce qui lui a permis de bien se ressourcer, après une année 2001 pénible nerveusement (à cause de l'imbroglio né de son transfert), l'ancien du Gremio accumule les buts en 2002 : quatre en D1 (deux coups francs et deux penaltys) et deux en Coupe de la Ligue contre Guingamp. Dans le jeu, il pèse de plus en plus sur les défenses, tout en s'évertuant à ne plus porter le ballon trop longtemps, comme il le faisait en 2001. Ses combinaisons avec Mikel Arteta, autre technicien hors pair, sont de plus en plus efficaces, les deux hommes se cherchant souvent sur le terrain. Autre élément déterminant : sa condition physique. Peaufinée en première partie de saison, elle permet à «Ronnie» d'être beaucoup plus incisif. Le mérite en revient également à Luis Fernandez, qui n'a pas voulu griller son jeune protégé dès les premiers matchs de cet hiver. Le Brésilien le lui rend bien, s'affirmant comme le leader offensif d'une équipe perturbée par l'«affaire Anelka», la blessure de Laurent Leroy, les absences de Jay-Jay Okocha et le mutisme actuel du duo Aloisio-Alex. À voir comment il a distillé ses consignes face à Lorient, replaçant ses partenaires, les encourageant à chaque passe ratée, on se dit que Ronaldinho a définitivement pris une autre dimension au sein d'un groupe relancé.