Près de 2000 ressortissants marocains sont détenus en Libye. Ces derniers, après des tentatives infructueuses de rejoindre l'Europe, ont été arrêtés par les autorités de Tripoli. Leur rapatriement pose beaucoup de problèmes. Près de 2.000 Marocains sont toujours détenus en Libye dans différents centres de rétention et prisons de la Jamahiriya pour tentatives d'immigration clandestine en Europe. Ce chiffre a été rendu public, il y a quelques jours, par l'AFVIC (Association des familles des victimes de l'immigration clandestine) basée à Khouribga. Selon les responsables de cette association, le nombre des Marocains emprisonnés en Libye varie entre 1.500 et 2.000 personnes arrivées pour la plupart par des vols réguliers ou ayant emprunté la frontière avec la Tunisie pour essayer de rejoindre les rives de l'Italie, à partir de la Libye. La plupart de ces personnes, affirme l'AFVIC, sont originaires de Khouribga, Béni-Mellal, Kelaât S'raghna, mais aussi de Safi. Pour les autorités libyennes, il s'agit de simples migrants clandestins arrêtés dans des centres de rétention et des prisons en attendant de pouvoir les rapatrier chez eux. Pour ceux qui ont eu la chance de pouvoir rentrer au Maroc, il s'agit d'un véritable calvaire à cause des conditions de détention. Surtout que les délais de cette détention dépendent d'abord de la disponibilité des familles des concernés à contribuer financièrement au rapatriement des leurs. Selon l'AFVIC, la seule solution possible à ce jour consiste à passer par l'ambassade du Maroc à Tripoli qui doit d'abord faire réception d'un billet d'avion avant d'entreprendre les démarches nécessaires. Le billet d'avion est à la charge des familles et son coût varie entre 4.000 et 5.000 dirhams. Actuellement, les autorités consulaires marocaines en Libye contestent les chiffres avancés et préfèrent parler d'un total n'excédant pas 600 personnes enregistrées à ce jour par les chancelleries nationales. C'est pour trancher cette polémique des chiffres que l'AFVIC compte sur une réunion avec les responsables de l'ambassade libyenne à Rabat pour arriver à arrêter une liste avec des informations plus complètes. Cette ONG affirme également avoir saisi le consulat du Maroc à Tripoli qui a donné des promesses pour débloquer la situation. En attendant, cette situation continue d'inquiéter plusieurs familles dans les villes sus-citées et notamment après les témoignages de jeunes Marocains qui ont réussi à revenir au pays. La majorité d'entre eux évoque des traitements inhumains et même des cas de torture lors de leur détention. Pour aider à leur rapatriement, l'AFVIC a mis en service une ligne téléphonique pour recueillir informations et témoignages (023 492349). Les autorités libyennes ont annoncé avoir arrêté près de 800 personnes, de diverses nationalités, pour des tentatives d'immigration clandestine en Europe et ce rien qu'entre le 26 février et le 6 mars 2006. Tripoli indique également avoir rapatrié, récemment, 1.435 personnes vers différents pays.