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Transport : Stupéfiants : psychose chez les camionneurs
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 13 - 03 - 2006

Dix personnes, dont un transitaire, des transporteurs et des commissionnaires, sont placées en garde à vue à Tanger depuis la mi-février. À l'origine, la découverte de 27 tonnes de drogue dans un camion.
L'affaire ébranle les transporteurs routiers à l'international, les transitaires et les commissionnaires. Dix personnes appartenant à ces professions sont placées en garde à vue à Tanger, suite à la découverte de 27 tonnes de drogue enfouies dans une cargaison censée ne contenir que du poisson. Les faits remontent au 7 février dernier. Ce jour-là, un transporteur basé à Agadir se présente devant le scanner du port de Tanger, l'un des quatre dont dispose la douane dans tout le Maroc. Venant de Dakhla, avec une cargaison de poisson, dans un conteneur plombé, sous-scellé et avec l'acquis de caution, le chauffeur du camion s'acquitte des formalités douanières. Il ne passera pas sous le scanner, lequel opère par sélectivité. Une fois à Algésiras, les autorités espagnoles découvrent le pot-aux-roses. Le chauffeur marocain profite de la confusion pour prendre la fuite. Contactées, les autorités marocaines appliquent dans toute leur étendue les sévères dispositions du dahir de 1932, à savoir arrêter toutes les personnes impliquées dans cette opération. Le propriétaire du camion, le commissionnaire et d'autres intervenants attendent aujourd'hui leur jugement. Décidés à soutenir leurs confrères, les membres de la section-Nord de l'Association marocaine des transports routiers à l'international bloquent le port de Tanger pendant 24 heures. C'était le 17 février. Depuis, les esprits se sont calmés. La bataille a pris une tournure juridique avec l'implication de la Fédération du transport, affiliée à la CGEM. Cette organisation pointe du doigt le fameux dahir de 1932, tombé aujourd'hui en désuétude malgré les nombreux amendements apportés. Le dernier en date, intervenu en mars 2003, avait mis fin, privatisation oblige, aux compétences de la Régie des Tabacs, chargée de la répression de la drogue. Cette lourde responsabilité incombe désormais aux douaniers.
Seulement, comme le clame Abdelilah Hifdi, président de la Fédération du transport, avec ce dahir, tous les transporteurs vivent en sursis. «En 1932, le transport pour compte propre n'existait pas. Il n'y avait pas de différence entre le transporteur et le propriétaire de la marchandise. De plus, poursuit-il, le transport était sous monopole du Bureau central du transport, ancêtre de l'ONT». Très facile dans ce cas d'incriminer tous les intervenants comme le fait le dahir, puisque ces intervenants se résument en somme à une ou deux personnes. Ce n'est plus le cas de nos jours. Dans une opération classique de transport international, intervient le propriétaire du tracteur (camion), celui de la semi-remorque qui peut être louée, le conducteur et les nombreux propriétaires de marchandises.
Dans un camion de 100 mètres cubes, il peut y avoir 14 à 20 donneurs d'ordres différents avec, en prime, le transitaire, le confectionneur (dans le cas du textile) et le logisticien qui fait le groupage et le dégroupage. C'est toute cette chaîne qui tombe sous le coup du dahir du 12 novembre 1932 en cas de découverte de marchandises prohibées. Ce dahir imprégné fortement du contexte colonial avec des termes du genre «Bulletin officiel du Protectorat» et «Office des Indigènes » stipule que «le propriétaire ou, suivant le cas, le locataire d'une maison ou d'un local, ainsi que le transporteur seront par le seul fait de la détention matérielle des produits de fraude, présumés légalement responsables des produits de fraude ». L'excuse d'ignorance est de facto rejetée. Le texte ordonne la saisie de l'arme du crime, en l'occurrence le camion. Dans le nouveau code des Douanes, il est prévu dans certaines conditions des restitutions de véhicules avec parfois dépôt de caution.
Pour les transporteurs, il faut que la réforme aille beaucoup plus loin. «En saucissonnant les responsabilités par exemple », rappelle Hifdi. Une formule qui ne rencontre pas d'objection de la part Mohamed Bouzoubâa, ministre de la Justice. Celui-ci a donné son feu vert pour la constitution d'une commission de réflexion composée des représentants du ministère de la Justice, de la Gendarmerie royale, de la Direction générale de la Sûreté nationale, des Douanes et de la Fédération du transport. C'est jusque-là le seul signe d'espoir pour les personnes emprisonnées à Tanger.


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