La menace de certaines associations des professionnels du transport routier international (TIR) d'observer une grève illimitée en "cas du maintien en détention de certains prévenus dans une affaire de trafic de drogue" est "une tentative inacceptable de porter atteinte à l'indépendance de la justice et d'influer sur le cours d'une affaire en instruction", indique un communiqué du procureur général près la cour d'appel de Tanger. Le document, parvenu jeudi soir à la MAP, précise que le parquet général près la cour d'appel de Tanger a reçu un communiqué de certains représentants d'associations professionnelles des transporteurs routiers dans lequel ils demandent ''la libération sans conditions'' de sept de leurs collègues, une revendication assortie ''d'un ultimatum de 48 heures sous peine d'une grève générale illimitée du secteur'', précise le procureur général. ''Les signataires estiment que les professionnels du secteur sont victimes d'arrestations arbitraires et de poursuites non fondées de la part de la police judiciaire et de la justice sur la base de simples suspicions et sans preuves solides'', ajoute le communiqué du parquet. Le procureur général explique que l'affaire en question est en rapport avec l'interception en Espagne d'un camion TIR en provenance du Maroc avec une cargaison de 25 tonnes de chira. Aussitôt alerté, le procureur du Roi près la cour de première instance de Tanger a ordonné une enquête qui s'est soldée par la présentation de 10 personnes devant le juge d'instruction près la même cour pour des délits relatifs au trafic de drogue, ajoute le communiqué. Compte tenu du fait que certaines personnes impliquées dans cette affaire aient été arrêtées en Espagne, le tribunal de première instance a délégué une commission rogatoire auprès des autorités judiciaires espagnoles dans le cadre de l'instruction, précise le communiqué. Tout en rappelant ''le principe d'égalité des citoyens devant la justice'' et exprimant le rejet de ''toute tentative d'influencer le cours d'une affaire en instruction", le communiqué affirme que les prévenus jouissent de toutes les garanties légales pour un jugement équitable, dont les droits à la défense et les voies de recours.