Le directeur de l'hebdomadaire arabophone Al Ayam, Noureddine Miftah, estime que le quotidien espagnol, La Razon, a fait preuve de mauvaise foi en dénaturant ses propos sur l'affaire Mohamed Haddad. ALM : Le quotidien espagnol "La Razon" prétend dans son édition du mardi 28 février que votre hebdomadaire accuse les services de renseignements marocains d'être impliqués dans les attentats du 11 mars à Madrid. Quelle est votre réaction ? Noureddine Miftah : Je suis choqué par l'utilisation de notre journal dans une campagne anti-marocaine qui avait démarré au lendemain des attentats du 11 mars à Madrid accusant les services marocains d'avoir planifié ces actes terroristes. Commandée par la droite espagnole, qui n'a pas encore assimilé sa défaite dans les élections législatives qui avaient eu lieu trois jours après les actes terroristes, cette campagne a été notamment menée par le journal El Mundo. Mais, avez-vous laissé entendre dans votre éditorial que les soupçons quant à l'implication du Maroc seraient fondés comme le prétend l'auteur de l'article de "La Razon" ? Absolument pas. Il est inconcevable que quelqu'un puisse soupçonner les services marocains d'être impliqués dans un quelconque acte terroriste. Le Maroc a été touché par le terrorisme bien avant le 11 mars. Il a été désigné comme cible potentielle par Oussama Ben Laden. Et en plus, il est l'un des pays les plus engagés dans la guerre contre le terrorisme. Quelle est donc la thèse que vous avez défendue dans votre éditorial ? J'ai tout simplement dit que le cas de Mohamed Haddad est exploité depuis près de deux ans par la droite espagnole qui prétend que le Maroc ne veut pas le mettre à la disposition de la justice espagnole parce qu'il a quelque chose à cacher. Or, il se trouve que M. Haddad est innocent et affirme pouvoir le prouver. Pourquoi donc ne pas lui remettre son passeport et lui permettre d'aller se présenter devant la justice espagnole. Cela nous permettrait de faire taire une fois pour toutes les médias proches de la droite qui sont en train de mentir à l'opinion publique espagnole en lui disant que le Maroc a été derrière les attentats qui ont fait près de deux cents victimes. C'est le cas de "La Razon" ? Effectivement. D'ailleurs, la déformation de nos propos est la preuve de l'existence de la mauvaise foi chez ces gens qui n'hésitent pas à recourir à l'intox pour atteindre leurs objectifs.