Deux ONG espagnoles de défense des droits de l'homme ont appelé vendredi le gouvernement espagnol à reconnaître le droit de vote des immigrés lors des élections comme moyen "vers une intégration totale au sein de la société", a appris la MAP auprès des deux organisations. "Andalucia Acoge", une ONG dédiée à la défense des immigrés, et l'Association de défense des droits de l'homme en Andalousie (APDHA) demandent au gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero d'éliminer "tous les obstacles qui empêchent les immigrés de voter lors des prochaines élections", estimant que "les droits politiques des immigrés qui vivent et travaillent en Espagne sont vulnérabilisés". "Il est impératif que le gouvernement espagnol honore les accords de réciprocité signés avec certains pays et permette ainsi à leurs ressortissants de participer aux élections, d'autant que les Espagnols peuvent voter dans ces pays", ajoutent les deux ONG. "Andalucia Acoge" et l'APDHA appuient une proposition de loi présentée par le parti de la Gauche Unie (Izquierda Unida, Communistes) pour accorder aux immigrés le droit de vote, la qualifiant de "pas très positif". Elles appellent toutefois le gouvernement à prendre une décision pour mettre en application cette proposition de loi. Sur les 44 millions d'habitants recensés en Espagne en 2005, les communautés étrangères ont été évaluées à plus de 3,73 millions, soit 8,5 % de la population totale. La population espagnole a enregistré, durant la même année, une croissance de 2,1 %, soit 910.846 personnes de plus, dont 696.284 viennent de l'étranger. La communauté marocaine résidant en Espagne a été évaluée, quant à elle, à 511.294 personnes et arrive en tête des communautés étrangères établies dans ce pays, selon les chiffres définitifs du recensement de la population. Les Marocains sont suivis des Equatoriens (497.799), des Roumains (317.366) et des Colombiens (271.239). Les ressortissants intra-communautaires (de l'UE) les plus nombreux en Espagne sont les Britanniques (227.187) suivis des Allemands (133.588). La répartition par âge de la population étrangère fait ressortir que l'écrasante majorité (plus de 80 %) a entre 16 et 64 ans, c'est à dire des personnes éligibles à voter et à se présenter aux élections.