Altadis a réalisé au Maroc un chiffre d'affaires de 139 millions d'euros en 2005. Le cigarettier hispano-français, propriétaire de la Régie des Tabacs au Maroc, progresse de 17%, soit autant de nouveaux fumeurs. Plutôt que de freiner la consommation, les hausses des prix des cigarettes font l'affaire des cigarettiers. L'Hispano-français Altadis a ainsi réalisé, courant 2005, un chiffre d'affaires de 139 millions d'euros (1euro=11,34 dirhams) sur le marché marocain, en hausse de 17,2%. Parmi les raisons expliquant cette bonne santé, les hausses régulières du prix des cigarettes. La dernière augmentation (+6%) est intervenue au mois d'août 2005. Dans le monde, ces hausses ne révèlent pas de grandes surprises. Ainsi, alors que les marchés européens se tassent, ailleurs, au Moyen-Orient notamment, Altadis réalise un chiffre d'affaires de 22,3%. Pour le groupe, il s'agit là de l'une des meilleures performances. Le marché du Moyen-Orient compense le déclin observé en Espagne et en France. Sur l'ensemble de ses marchés, le groupe s'en tire avec un bénéfice net de 576,6 millions d'euros en 2005, soit une hausse de 6,9%. Le chiffre d'affaires consolidé a atteint, quant à lui, 4,11 milliards d'euros, contre 3,55 milliards en 2004 (+15,6%). Malgré ce bon résultat, le climat est à la restructuration. Présent dans 14 pays, Altadis a annoncé, le 14 février, sa décision de se séparer de 472 employés dans ses sites en France et en Espagne, deux pays où la consommation est en chute libre. Le directeur financier du groupe franco-espagnol, Michel Favre, craint, pour 2006, que l'excédent brut d'exploitation (EBE) d'Altadis ne diminue en raison d'une chute prévisible de plus de 60% de la rentabilité en Espagne, liée à la guerre des prix dans ce pays. Déjà, le premier plan de réorganisation initié une année plutôt avait conduit à la suppression de 1 167 emplois. Pour le cas du Maroc, où Altadis est devenu l'unique propriétaire de la Régie des Tabacs, après avoir acquis récemment les 20% du capital encore aux mains de l'Etat, l'heure est à l'optimisme. Les affaires vont bien. Les 14,8 milliards de dirhams déboursés en 2003 pour l'acquisition des 80% de la Régie des Tabacs s'avèrent être un bon placement. Sur le plan financier, Altadis a vu son endettement en valeur absolue passer de 1,94 milliard d'euros fin 2004 à 2,83 milliards une année plus tard. Cette progression, explique le groupe, est directement liée à l'option de vente des actionnaires minoritaires de la Régie des Tabacs. Les 326 millions d'euros engendrés par cette option de vente sont comptabilisés désormais en dette. Il en est de même des rachats d'actions (200 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2004) et à la variation du fonds de roulement.