Pour Altadis, 2006 est une année difficile. Ce spécialiste franco-espagnol du tabac souffre des mesures antitabac édictées partout à travers le monde. Au Maroc, néanmoins, ses résultats sont bons. Altadis n'a pas fait un tabac. Au premier semestre 2006, le chiffre d'affaires économique de ce cigarettier franco-espagnol a été de 1.934 millions d'euros, contre 1 947 millions d'euros au premier semestre de l'année dernière. Lors du deuxième trimestre, ce chiffre s'est établi à 1004 millions d'euros, contre 1061 millions d'euros en 2005. Le rapport semestriel rendu public jeudi 31 août, revient en détail sur les divers marchés d'Altadis. «Le premier semestre 2006 a été essentiellement marqué par une hausse de la fiscalité du tabac en Espagne en février, avec pour conséquence directe un recul significatif des ventes en valeur sur ce marché-clé », explique-t-on dans ce rapport. Pour ce groupe, 2006 est une «année incontestablement difficile». En effet, il lui faut désormais composer avec l'entrée en vigueur des lois interdisant le tabac dans les lieux publics, adoptées par certains pays d'Europe, notamment l'Espagne, l'Ecosse et bientôt la France. Par branche, les ventes de cigarettes blondes représentant 74% du chiffre d'affaires, s'établissent à 605 millions d'euros, contre 702 millions en 2005, indique Altadis qui, rappelons-le, a acquis la totalité du capital de la Régie des Tabacs. Par pays, la vente de cigarettes fabriquées par lui a progressé de 22,1 % au Maroc et de 28,6 % au Benelux, en Finlande et en Europe centrale. Le Maroc, indique la même source, est l'un des marchés qui affiche une croissance consolidée avec une Régie des Tabacs «solidement implantée et soutenue par une robuste dynamique de croissance». La loi sur l'organisation du marché du tabac qui vient de reconduire le monopole étatique jusqu'en décembre 2010, ne manquera, d'ailleurs, pas de conforter cette tendance. Par ailleurs et selon ce rapport Altadis détient 85,3 % du marché marocain des cigarettes blondes, avec des ventes en progression de 22,1% par rapport à 2005 et qui s'élèvent à 81 millions d'euros. «La marque «Fine» a été lancée en format «slim» et d'autres lancements sont prévus. L'évolution du chiffre d'affaires a également bénéficié des hausses de prix régulières, dont la dernière (+3 %) est intervenue en juin 2006 », selon la même source. La part de marché de «Gauloises», une marque-phare du groupe, a poursuivi son accroissement au même titre que «Fortuna» qui a arraché une part de 7,9% du marché des blondes, contre 6,0 % en 2005. «Marquise», l'autre marque emblématique d'Altadis, a été encore meilleure avec une part du «marché blond» de 74,4 %, contre 73,4 % en 2005. Elle a conservé une solide position avec 3,9 milliards d'unités vendues et un chiffre d'affaires de 68 millions d'euros, soit un gain de 20,9 % par rapport aux 56 millions d'euros enregistrés en 2005. Idem pour l'activité distribution d'Altadis où le marché marocain se révèle extrêmement porteur. Le groupe annonce que sa distribution généraliste est en plein essor et génère près de 10 % du chiffre d'affaires économique de la branche. En effet, la Régie des tabacs a distribué 16 millions de cartes téléphoniques, soit une hausse de 49 % en valeur. Elle a également enrichi sa gamme, notamment dans le domaine des services de recouvrement électronique, tout en modernisant ses 2200 points de vente.