Plusieurs pays de l'Afrique sont actuellement touchés par la sécheresse qui devrait se poursuivre encore quelques mois. Des millions de vies humaines sont en péril. L'Afrique crie famine. Une fois de plus, la sécheresse fait des ravages dans l'une des régions les plus pauvres de la planète. Une région où les aléas climatiques font bon ménage avec les guerres et transforment des bouts de terre en enfer sur terre. D'après l'Organisation météorologique mondiale, la sécheresse devrait se poursuivre encore quelques mois et cela devrait entraîner d'énormes pertes en vies humaines. 17 millions de personnes devraient être touchées par le phénomène dans la Corne de l'Afrique où la production agricole est inexistante. Le manque d'eau aura comme conséquence la disparition de 80 % du cheptel. Le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) et d'autres associations humanitaires affirment qu'elles font de leur mieux pour améliorer l'approvisionnement en eau, creuser des décharges ou aménager des cuisines. Mais les risques sanitaires demeurent très élevés dans ces lieux prévus pour accueillir des personnes en très petit nombre. Le HCR a annoncé qui est en négociation avec les autorités tanzaniennes afin de pouvoir transférer ces réfugiés dans des camps existants déjà à l'intérieur du pays. D'après le bureau local du (HCR), plus de 4.000 villageois de la région nord-est du Burundi ont demandé asile à la Tanzanie depuis le début de cette année pour fuir la famine qui tenaille leur pays. En Ethiopie, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) avance que fermiers et bergers dans le sud-est de ce pays sont confrontés à une grave pénurie alimentaire du fait de la sécheresse. Ils endurent une situation proche de la famine, marquée notamment par d'importantes migrations humaines et du bétail. La FAO évalue les besoins de la réhabilitation à 18,5 millions de dollars. La FAO estime les besoins à 18,5 millions de dollars pour l'élevage et l'agriculture. Les régions les plus touchées sont Oromiya et Somali. Dans ces deux régions, en effet, la situation s'est aggravée du fait non seulement de l'absence de précipitations l'automne dernier, mais aussi par l'afflux massif de troupeaux fuyant la sécheresse dans le nord-est du Kenya et le sud-ouest de la Somalie. Selon les estimations préliminaires, plus d'un million de personnes dans la seule région Somali ont besoin d'une aide alimentaire immédiate et la situation pourrait se détériorer davantage durant la période sèche actuelle (de janvier à mars). Au Niger, la situation s'aggrave de jour en jour. On estime que 3,6 millions de personnes, soit près du tiers de la population, sont menacées par la crise alimentaire. Au mois de mai, les Nations Unies ont lancé un appel urgent : il faut 16 millions de dollars pour faire face. Premières victimes de cette « catastrophe silencieuse» : les enfants de moins de cinq ans. 50 à 150 000 d'entre eux risquent de tomber dans la malnutrition sévère d'ici à la fin de la période de soudure, c'est-à-dire d'ici au mois d'octobre. Rappelons que Maroc a été l'un des premier pays qui a envoyé une aide alimentaire "d'urgence" à ce pays sinistré (voir encadré). Le Maroc au secours du Niger Le Maroc a été l'un des premiers pays à prendre des mesures pour venir en aide au Niger. Le 5 juillet dernier, un premier avion marocain a décollé pour le Niger avec à bord des aides humanitaires d'urgence dont des denrées alimentaires et des médicaments. L'aide marocaine consiste en de dizaines de tonnes de différents produits comme le lait en poudre, le riz, les conserves de légumes et de poisson. Le Maroc a également mis à la disposition des autorités nigériennes un hôpital militaire de campagne, avec 50 médecins et des personnels paramédicaux pour une action rapide sur le terrain. Ajoutons que le Maroc, alerté par la situation dans ce pays, avait appelé l'Organisation des Nations Unies à réagir.