Les marocains Abdelkader Hakimi et Lhoussine El Haski ont été condamnés jeudi à sept ans de prison ferme, par le tribunal correctionnel de Bruxelles qui les a reconnus coupables d'être des dirigeants du Groupe islamique combattant marocain (GICM), soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Casablanca et Madrid. Mostafa Lounani, lui aussi marocain installé en Belgique, a écopé de six ans de prison pour avoir joué un rôle dirigeant dans un groupe terroriste. Trois autres prévenus ont été condamnés à cinq ans de prison ferme et un à quatre ans d'emprisonnement. Deux autres ont écopé respectivement de trois ans et de quarante mois avec sursis. Deux personnes ont été reconnues coupables, mais obtenu une suspension du prononcé de leur peine et deux autres ont été acquittées. Abdelkader Hakimi, un ancien d'Afghanistan et de Bosnie, était le "fédérateur de la cellule belge du GICM", selon le juge qui a donné lecture des motivations du verdict. De son côté, El Haski, lui aussi un ancien d'Afghanistan, était le théologien du groupe et a participé à la gestion et à la récolte des fonds ayant servi à des activités terroristes, selon le tribunal. Le parquet fédéral avait requis contre eux 10 ans de prison. Quant à Mostafa Lounani, contre qui le parquet avait requis 8 ans, le tribunal a estimé qu'il a joué un "rôle central" pour l'envoi de candidats au Jihad en Irak. La défense avait fait valoir que les dossiers d'accusation étaient vides de preuves concrètes. Aucun projet d'attentat n'avait été découvert et aucune arme n'a été retrouvée dans ce dossier, ont plaidé les avocats. Le tribunal a cependant estimé que les principaux accusés ont accueilli, hébergé en Belgique et soutenu des suspects des attentats de Madrid, et récolté des fonds au profit d'un groupe terroriste. Les 13 concernés, parmi lesquels figurent des belgo-marocains, avaient été arrêtés par les services de sécurité belges au cours d'une vague de perquisitions menées dans les milieux islamistes en mars et juin 2004. Le procès avait été ouvert le 16 novembre dernier et a été marqué par l'application, pour la première fois, de la nouvelle législation antiterroriste belge. Cette loi, votée en 2003, dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, aggrave les peines pour activités terroristes.