Un enseignant d'une école primaire a été dénoncé par son collègue qui l'a surpris en train d'abuser de son élève, âgé de dix ans. Arrêté, il a été traduit devant la justice. C'est dans une bourgade de Midelt que "M" est né, il y a dix ans de cela. Ses parents sont très pauvres. Vivant dans des conditions indigentes, ils ne pouvaient lui offrir grand-chose. Le père se débrouillait comme il pouvait pour subvenir aux besoins de sa petite famille. La mère était femme au foyer. Au fil des jours, le jeune garçon ne supportait plus le poids de sa pauvreté. Il désirait mener une vie décente et surtout aisée pour pouvoir acheter tout ce dont il avait besoin. Et réaliser ses rêves. Ses parents lui souhaitaient ce qu'il y a de mieux dans la vie. Un avenir en rose, plein de bonheur et de joie. Toutefois, ils ne peuvent rien pour lui. Ils font leur possible pour faire face aux aléas de la vie quotidienne. A ces difficultés s'ajoutent de graves problèmes qui ont bouleversé l'existance du jeune garçon. À son quatrième printemps, son père a été condamné à une peine d'emprisonnement de plusieurs années pour son implication dans une affaire criminelle. La scène de son arrestation par les gendarmes l'a profondément affecté. La mère a subi un choc émotionnel. La pauvre femme ne savait plus à quel saint se vouer. Elle ne disposait même pas de quoi acheter quelques grammes de pommes de terre. "Que devrais-je faire pour nourrir mon enfant ?", se demande-t-elle, inquiète et démunie. Ses parents et sa belle-famille sont venus à son aide. Ils la soutenaient en lui remettant une somme d'argent pour survivre. Par ailleurs, un jour, la pauvre femme est tombée malade. Faute de moyens financiers, elle n'a pas pu suivre son traitement médical. Quelques jours plus tard, elle est décédée. Orphelin de mère, l'enfant, M, doit alors faire face, seul, à la vie. Heureusement, ses grands-parents, ses oncles et ses tantes ne lui ont pas tourné le dos. Au contraire, ils prenaient soin de lui. Ils tentaient par tous les moyens possibles de le rendre heureux. Ils le consolaient et le réconfortaient. Ils l'ont même conduit à l'école quand il a atteint l'âge de la scolarité. Ils l'encourageaient à être sérieux et studieux. Élève brillant, il ne ratait aucun cours. Il n'a jamais fait l'école buissonnière. Actuellement, il est à la quatrième année d'enseignement fondamental. Il est devenu très épanoui. L'absence des parents a été largement compensé. Il était ouvert et très sociable. Il a noué plusieurs relations avec ses camarades de classe. Vers 12 heures 30 mn, il rentrait chez lui. Cependant, ce vendredi 6 janvier, son instituteur lui a demandé de rester après les cours. Il ne lui a pas expliqué la raison pour laquelle il devait rester alors que ses camarades sont partis. Un autre enseignant, qui partage avec lui un logement de fonction dans la bourgade, est parti pour faire des courses. Sans tarder, ce dernier est retourné un quart d'heure plus tard. Par curiosité, il a jeté un regard dans la classe où son collègue dispense les cours. Toutefois, il était choqué par ce qu'il venait de voir. Il était comme pétrifié. Qu'est-ce qui a pu l'affecter à ce point ? Son collègue, pantalon baissé, violait l'enfant, M. Il se jette sur lui et l'attaque violemment. Soutenu par quelques voisins de l'école, il a tenté de calmer l'enfant. Ils ont alerté les gendarmes qui se sont dépêchés sur les lieux pour arrêter l'enseignant indélicat. Ce dernier a avoué avoir abusé d'autres élèves. Traduit devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de Meknès, l'accusé attend toujours de comparaître devant la chambre criminelle.