Abdelkrim, un repris de justice, vient d'être arrêté et traduit devant la justice. Sous la menace d'un couteau, il a violé Samira et l'a photographiée nue. «Suis-je également responsable de ce qui m'est arrivée ?», s'est interrogée Samira, les larmes aux yeux, devant les policiers qui assuraient la permanence, cette nuit d'été, à l'arrondissement de Goulimime. Elle regrette le fait de ne pas avoir avisé sa mère que Abdelkrim la harcelait constamment dans la rue. «Pourquoi tu as gardé le silence?», lui ont demandé les enquêteurs. «J'avais peur qu'il mette à exécution ses menaces de mort. Surtout qu'il est un repris de justice», a-t-elle rétorqué . En effet, Abdelkrim a déjà fait de la prison. C'est la raison pour laquelle les parents de Samira ont refusé sa demande au mariage. Ils savaient qu'il est un drogué, taulard, malfaiteur et voyou incorrigible. Né en 1972, Abdelkrim a poursuivi ses études jusqu'à la cinquième année de l'enseignement primaire. Il a été mis à la porte après de multiples échecs. Ses parents, très inquiets sur son avenir, l'ont inscrit au centre de formation professionnelle. Toutefois, il le quitta une fois que son père a pris sa retraite de l'armée. Il s'adonna alors à la drogue, se lança à corps perdu dans la vie nocturne de la ville et multiplia ses liaisons avec des bandes de malfrats. Seulement, son père est intervenu en l'encourageant de rallier les rangs des forces armées royales. Pas moins de deux ans, il s'est retrouvé derrière les barreaux. Sous l'effet de l'alcool, il a enlevé une jeune fille et l'a violée sans pitié. Un acte criminel qui lui a coûté trois ans de prison ferme. Il a été également renvoyé de l'armée. Une fois libéré, il a rejoint ses amis toxicomanes et voyous. Et sans perdre de temps, il s'est jeté dans le gouffre de la criminalité professionnelle. Il agressait, violentait, volait, cambriolait. Au fil des jours, son comportement devient de plus en plus agressifs. Entre-temps, il a croisé Samira dans une ruelle de Goulimime. Il l'a abordée et lui a chuchoté des mots mielleux dans l'oreille pour qu'il gagne sa confiance. Il lui a fait comprendre qu'il est un employé honnête. Séduite, Samira l'a cru. Ensuite elle l'invitera chez elle pour rencontrer sa famille à qui il demande la main de la fille. Un jour, leur voisin, qui connaissait son passé, leur a dévoilé sa vraie personnalité. Les parents de Samira refusent sa demande. Très en colère, Abdelkrim leur a fait savoir qu'il ne l'abandonnera pas pour un autre homme. Un jour, il a été arrêté dans une affaire criminelle qui lui a valu dix-huit mois de prison ferme. Toutefois, il n'a pas oublié sa «Juliette». Il lui envoya régulièrement des lettres d'amour. Après sa sortie de prison, il commença à harceler Samira. Un jour, il l'a conduit sous la menace d'un grand couteau à une maison. Il l'obligea à se déshabiller et la viola. De retour chez elle, Samira n'a pas osé raconter l'histoire à sa mère. Elle décida de garder le mutisme et de ne plus sortir de chez elle. Impatiemment, Abdelkrim guettait sa sortie. Plusieurs semaines se sont écoulées. Un jour, il la rencontra au quartier. Il lui avoua qu'il a l'intention de lui rendre ses photos. Croyant ses paroles, elle l'a accompagné. Après avoir marché pendant quelques instants, ils se sont retrouvés ensemble. Ils sont seuls. Et Abdelkrim s'est transformé en un monstre armé d'un couteau. Il l'a conduit sous la menace du couteau vers la montagne Tirte. Là, il l'a obligée de se déshabiller complètement. Après l'avoir violée, il a fait sortir un appareil photo et l'a photographiée. «Si tu n'obtempères pas la prochaine fois, je vais distribuer tes photos dans ton quartier», l'a-t-il menacée. En retournant chez elle, elle a décidé cette fois-ci d'informer sa mère. Cette dernière l'a conduit chez la police pour mettre fin aux menaces d'Abdelkrim. Interpellé, ce dernier a été traduit devant la justice.