Sous la pression du parti de Bouguerra Soltani, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), la direction de la chaîne de télévision algérienne a annulé la diffusion du programme de divertissement «Star Academy 3». Éclipsé pendant plusieurs mois l'alliance présidentielle, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a décidé de sortir de l'ombre et de se démarquer. Son patron, Bouguerra Soltani a récemment mis sur sa ligne de mire le programme de divertissement de la chaîne privée libanaise LBC, Star Academy 3, diffusé par la télévision algérienne ENTV. Et il n'a pas raté son coup. Sa cible a été atteinte vu que l'émission en question vient d'être supprimée de la grille des programmes de la chaîne algérienne. «Les gardiens de la vertu et de la morale nationale ont réussi à censurer la chaîne de télévision nationale qui a annulé la diffusion de la Star Academy 3, suite à la levée de boucliers de ceux qui considèrent l'émission, diffusée depuis un mois, comme une provocation de la société algérienne et une atteinte à ses valeurs morales», commente le quotidien algérien El Watan. Dans une déclaration au journal El Khabar, le chef de file du MSP a affirmé que c'est le président Bouteflika qui a pris la décision d'annuler le programme. «La décision de l'annulation de la diffusion de Star Academy a été prise par le président de la République, car il a jugé que le programme a égratigné l'identité nationale et qu'il ne faut pas le diffuser sur une chaîne que suit la majorité des familles algériennes», a-t-il déclaré. «Nous avons fait notre devoir de sensibilisation des pouvoirs publics sur tout ce qui porte atteinte aux mœurs et aux valeurs de notre société. Le président de la République, en constatant la justesse de nos contestations, a pris l'initiative d'arrêter la diffusion de ce programme et nous l'en remercions», a-t-il confirmé au journal El Watan. «Alors qu'en Algérie, les partis politiques devraient interpeller l'Etat sur les questions vitales et urgentes que sont le chômage endémique, la bombe à retardement de l'Algérie, l'érosion du pouvoir d'achat, le décollage économique, l'éducation… La politique et la musique ne font pas bon ménage,» tonne le quotidien. La polémique soulevée par ce programme a mis en avant la question du pluralisme politique en Algérie et celle des libertés démocratiques. L'autre question soulevée, conclut El Watan, est liée à la fermeture du champ audiovisuel et son contrôle par les autorités. Le journal algérien dénonce, par ailleurs, «une surenchérie de mauvais goût» en affirmant que la doctrine des islamistes est connue. Pour El Watan, l'ennemi juré c'est le modèle occidental et Star Academy, même dans sa version orientale, ne pouvait être qu'une cible privilégiée pour créer l'amalgame, car aller jusqu'à dire que cette émission portait atteinte à l'identité nationale. Les téléspectateurs algériens, funs de cette émission, eux, n'en seront pas privés pour longtemps. La multitude de chaînes satellitaires leur permettra, sans peine, d'aller suivre l'aventure de la Star Ac à la source, c'est-à-dire sur la chaîne libanaise qui la produit.