Les attaques frontales et successives du FLN et du MSP contre le chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, s'intensifient et créent une atmosphère politique ambiguë. La crise politique que traverse l'Algérie depuis plusieurs mois s'amplifie. La tension monte entre les dirigeants des partis de l'Alliance présidentielle. Les chefs des deux partis, dits conservateurs, le Front de Libération Nationale (FLN) et le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) partent en croisade et tentent de renverser le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, désormais dans le collimateur. Le sort du chef du gouvernement reste incertain, même si rien n'est encore officiel. Hier, aucune rencontre n'a été programmée entre le chef du gouvernement algérien et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui devait se rendre à Alger pour une visite officielle de deux jours. Chose qui a poussé le "Jeune Indépendant" à se poser la question suivante : Ouyahia a-t-il démissionné? «Des informations contradictoires avaient circulé sur le sort d'Ahmed Ouyahia qui aurait présenté samedi après-midi sa démission au président de la République», ajoute le journal, qui cite une source proche de la coalition. «Qui cherche à exécuter Ouyahia ?», s'interroge, pour sa part, "L'Expression". «Un climat politique tendu», écrit "El Watan" affirmant que Belkhadem et Bouguerra Soltani s'attaquent à Ouyahia. «Au RND, on est convaincu d'une chose : l'objectif de toutes ces manœuvres était de semer la confusion autour de cette question pour empêcher le chef de l'Exécutif d'accomplir son devoir constitutionnel», renchérit "El Watan". Pour le "Jour d'Algérie", en refusant de présenter son bilan devant l'Assemblée Nationale, Ouyahia a évité le piège du FLN. «Assurément, le Chef du gouvernement ne manquera pas de faire son état de lieux. Il se réserve, à ne pas en douter, le droit de réponse au moment opportun. Et à l'évidence le chef de l'Exécutif veut éviter le piège tendu par le FLN via ses dernières attaques croisées. Ces dernières font état de sévères critiques lui reprochant la mauvaise gestion des affaires et lui imputent "un échec sur tous les plans"», poursuit le journal. Pendant que les spéculations continuent à remplir les colonnes de la presse algérienne, le président Abdelaziz Bouteflika reste dans l'ombre. Serait-il derrière ces attaques frontales dont a fait l'objet Ouyahia ? En tout cas, un dessin du quotidien "El Watan" montre le président algérien devant un échiquier sur lequel Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani qui sont présentés par des pions. L'éditorial du journal affirme qu'«il n'y a aucun enjeu électoral avant au moins trois ans qui pourrait justifier les lamentables passes d'armes auxquelles on assiste dans les rangs de l'Alliance présidentielle». Pour lui, il s'agit d'une «situation inédite et ubuesque que celle que renvoie le système de gouvernance en Algérie». Pour une situation inédite, c'en est vraiment une. Jamais dans l'histoire des démocraties, des partis au pouvoir avaient fait de l'opposition en menaçant le gouvernement par une mention de censure. C'est ce qu'on appelle faire de la politique à l'algérienne !