Les autorités américaines ont remis, mercredi 8 février, à leurs homologues marocaines trois de leurs ressortissants figurant parmi les détenus de la base de Guantanamo. Ils sont désormais "huit combattants" à avoir quitté la base cubaine. Au lendemain de la visite au Maroc de Robert S. Mueller, patron du FBI, et à quelques jours de l'arrivée au Royaume de Donald Rumsfield, secrétaire d'Etat à la Défense, les Etats-Unis ont remis aux autorités marocaines trois personnes ayant été détenues sur la base cubaine de Guantanamo. Selon une source officielle citée par la MAP, il s'agit de Najib Lahssini, Mohamed Souleimani Laalami et de Mohammed Ouali. Les familles de ces derniers résident toutes à Casablanca. Les membres de ce nouveau "lot" de Marocains ex-détenus à Guantanamo ont été confiés, apprend ALM, à la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) pour les besoins d'enquêtes supervisées par le Parquet de Casablanca. Selon plusieurs sources, ces trois personnes avaient été arrêtées en Afghanistan en 2002 lors des raids menés contre les Taliban et Al Qaïda (bombardement de la région montagneuse de Tora Bora) par les Américains après les attentats du 11 septembre 2001. Avec ce nouveau "contingent", le nombre des "Marocains de Guantanamo" atteint huit ex-détenus. Début août 2004, les autorités américaines avaient transféré au Maroc cinq autres “Afghans marocains“ dont Abdellah Tabarak, le plus célèbre, présenté comme ayant été l'un des gardes du corps les plus proches de Ben Laden, chose qu'il a toujours réfutée. Selon l'association "Annassir", mise en place pour défendre les détenus de la Salafiya et qui a créé un comité pour la libération des Marocains de Guantanamo, un total de 8 ressortissants marocains seraient toujours détenus sur la base cubaine. Il s'agit, entre autres, de Mohamed Belmoujane, Ahmed Errachdi, Redouane El Kassri et Saïd Boujaâdiya. Quatre autres ont été remis à des pays européens vu qu'ils ont la nationalité de ces pays. Il s'agit, entre autres, de Ahmed Sebtaoui (Espagne) et de Moussa Zemmouri (Belgique). En août 2005, l'Administration américaine avait initié des négociations avec plusieurs pays concernés dont le Maroc pour parvenir, dans un délai de deux mois, à des accords incluant toutes les modalités du transfert, mais aussi de détention, si besoin en est, des «combattants ennemis». Les accords recherchés par les Américains concernaient uniquement les personnes jugées peu susceptibles de représenter un danger en reprenant leurs activités terroristes et notamment en agissant contre les intérêts des Etats-Unis. L'objectif des Américains, via négociations et accords, était de parvenir à alléger la base cubaine à raison de 68 % et où sont toujours détenus 510 présumés terroristes. Les Américains excluent toutefois 100 détenus de la liste des «transférables», les jugeant comme étant des personnes à haut risque pour la sécurité des USA. Le procès de Abdellah Tabarak et des quatre autres Marocains transférés au Maroc en août 2004 s'était ouvert quelques mois plus tard avant de déboucher sur la mise en liberté provisoire de trois d'entre eux. Si Abdellah Tabarak comparaît toujours en état de liberté pour un procès-marathon, reporté de nouveau au 3 mars 2006, Mohamed Mazouz et Brahim Benchekroune ont été de nouveau arrêtés, il y a quelques semaines pour leur éventuelle implication dans des activités terroristes. Ils auraient fait partie du groupe des 17 présumés terroristes accusés de coordonner avec des Marocains de Belgique. Il auraient notamment essayé d'embrigader des jeunes nationaux pour le "Jihad" en Irak.