L'ex-imam de la mosquée londonienne «Finsbury Park» vient d'écoper de 7 ans de prison. Les principaux faits reprochés au stratège présumé du "Londonistan" sont les appels au meurtre et l'incitation à la haine raciale. Triste issue pour le théoricien de l'intégrisme islamiste en Grande-Bretagne. Mustapha Kamal Mustapha, alias «Abou Hamza Al Masri», vient d'être condamné à 7 ans de prison. Un jury, présidé par le juge londonien Anthony Hughes, avait reconnu l'imam radical coupable de 11 des 15 chefs d'inculpation retenus contre lui, entre autres l'incitation au meurtre et à la haine raciale, la détention d'un document terroriste et d'enregistrements injurieux. Selon le juge Anthony Hughes, cité par l'agence « Associated Press », l'ex-imam aurait « usé » de son « autorité pour légitimer la peur et encourager » ses fidèles à « croire que cela donnait lieu à un devoir de meurtre ». En qualifiant son client de « prisonnier de la foi », l'avocat d' « Abou Hamza Al Masri», a annoncé son intention de faire appel. Cet appel risquerait, toutefois, d'aggraver le « cas » du détenu, soupçonné d'avoir des « liens » avec la «mouvance terroriste». « De nombreuses enquêtes sur les réseaux intégristes et les activités terroristes auraient montré des liens avec la mosquée de Finsbury Park à l'époque où elle était dirigée par Abou Hamza entre 1997 et 2003 », a expliqué un haut responsable de Scotland Yard. Une « piste » qui vient apporter de l'eau au moulin de la justice américaine. A signaler que 11 chefs d'accusation sont retenus contre « Abou Hamza » par la justice américaine. Reconnu en Grande-Bretagne comme partisan de l'établissement d'un Etat islamique, «Londonistan », à travers ses diatribes contre les «femmes en bikini» et les « incartades» supposée de la famille Royale britannique, «Abou Hamza » est par ailleurs incriminé, aux Etats-Unis, de « tentative d'établir un camp d'entraînement terroriste dans l'Etat américain d'Oregon», «d'implication dans l'enlèvement de seize touristes occidentaux, dont quatre avaient trouvé la mort en décembre 1998, au Yemen». Son procès devant la Cour criminelle centrale de Londres était d'ailleurs suivi de près par la justice américaine. De ce fait, la possibilité de voir « Abou Hamza» extradé vers les Etats-Unis pourrait être envisagée maintenant que le procès est achevé en Grande-Bretagne. Ces accusations ont ceci de grave qu'elles sont passibles, sinon de la peine capitale, du moins de la prison à perpétuité. S'agissant maintenant de la manière avec laquelle le procès d' «Abou Hamza» a été accueilli, la communauté musulmane britannique a fait preuve de modération. Le Conseil musulman de GB a affirmé « respecter » le verdict du tribunal londonien d'Old Bailey. « La question de savoir si Abou Hamza avait effectivement incité à la violence a toujours été du ressort des jurés et nous respectons le verdict aujourd'hui », a affirmé le Conseil. L'autre son de cloche, critique cette fois, est venu du côté de la Commission islamique des droits de l'Homme, qui a dénoncé ce qu'il a appelé «une liberté d'expression à deux vitesses en Occident». « Ce verdict (…) a encore accru la perception au sein de la communauté musulmane que la liberté d'expression est sélective et que la justice n'est pas aveugle », a accusé le président de la Commission, Massoud Shadjareh.