Le naufrage du ferry-boat «Al Salam 98» en mer Rouge serait dû à son état défaillant. Une enquête d'urgence serait ouverte pour faire la lumière sur l'un des drames les plus tragiques dans l'histoire de la navigation. Le mystère continue de planer sur les causes du naufrage du ferry « Al-Salam 98 » en mer Rouge avec 1400 personnes à bord. Pour lever le voile sur l'origine de cette tragédie, le président égyptien, Hosni Moubarak, a exigé vendredi une enquête d'urgence. Sur l'origine du drame, les critères de sécurité sont déjà pointés de l'index. « La rapidité du naufrage du navire et le fait qu'il n'y avait pas à bord un nombre suffisant d'embarcations de sauvetage confirment qu'il y avait un problème », a indiqué Sulaimane Awad, porte-parole du président Moubarak. La thèse de la « défaillance technique » reste ainsi privilégiée, le même navire s'est vu refuser, il y a environ trois ans, l'accès aux eaux territoriales marocaines. Un avertissement qui n'a pratiquement pas été pris en compte, au mépris de la vie des passagers. Le drame, qui s'est produit dans la nuit de jeudi à vendredi au large de la région de Safaga (600 km au Sud-est du Caire), a coûté la vie à plus d'un millier de passagers constitués principalement de pèlerins. Le bateau, parti du port saoudien de Douba, aurait également « succombé » à sa surcharge. En plus des passagers, ce bateau transportait plus de 22 voitures, 16 camions et 5 véhicules de transport de marchandises. Un poids que le rafiot ne pouvait soutenir, compte tenu de son état défectueux. S'agissant des opérations de secours, leur lenteur aurait, par ailleurs, contribué à l'aggravation de la situation. Les témoignages des survivants, dont les images étaient diffusées samedi sur les chaînes satellitaires arabes, relayées par les télévisions européennes, sont plus qu'accablants. «J'ai passé environ 48 heures au large avant d'être repêché par les secouristes », a révélé l'un des 100 survivants de cette tragédie. « J'ai vu flotter autour de moi plusieurs dépouilles, dont celui d'un enfant. En plus de l'agitation de la mer, il fallait faire face à la froideur de l'eau», a regretté un autre, dépité qu'il n'ait pu sauver des vies humaines. Selon des sources maritimes égyptiennes, vingt-cinq corps et une centaine de survivants avaient été repêchés vendredi soir par les services de secours dépêchés dans la région de Safaga. Les mêmes sources ont indiqué que le bateau de croisière avait disparu des écrans-radar en mer Rouge peu après qu'il eut appareillé du port de l'Arabie Saoudite, Douba.