La ville du détroit a abrité, les 26, 27 et 28 janvier 2006, un colloque international sous le thème «Les voix de Tanger». Ecrivains, éditeurs et universitaires d'Europe et d'Outre-Atlantique ont fait le déplacement. Plus de cinquante spécialistes de la littérature issus de différents pays d'Europe et d'Outre-Atlantique ont participé au colloque international qui s'est déroulé, le week-end dernier à Tanger, sous le thème «Les voix de Tanger ». Initié par le Groupe de Recherche théâtrale (relevant de l'Université Abdelmalek Essaâdi), en partenariat avec l'Université Aberysthwist (Royaume-Uni) et le Centre euro-méditerranéen de recherche et de communication, ce colloque a été l'occasion de méditer sur le mythe d'une ville qui a fasciné les écrivains les plus illustres de la Planète-littérature, notamment les Anglo-saxons. La forte présence d'universitaires, écrivains et autres éditeurs américains prouve l'intérêt que la ville du détroit a toujours suscité chez les hommes de lettres dans le pays de l'Oncle Sam. Parmi les participants américains, il faut retenir le patron de la maison d'édition Kadmus, Jeffrey Müller, spécialiste de Paul Bowles, John Hawkins et William Burroughs. Editeur, J. Muller est également auteur de plusieurs livres portant globalement sur l'influence que Tanger avait laissée sur plusieurs écrivains américains, en particulier le regretté Paul Bowles surnommé «le fou de Tanger ». Dans ces livres, J. Müller explore également le rapport qu'entretenait l'auteur de « Thé au Sahara» avec les artistes et écrivains tangérois tels que El Yacoubi, Ayachi et Mohamed M'Rabet. En plus de Jeffrey Müller, les Etats-Unis étaient représentés par l'universitaire et critique littéraire Allen Hubart, autre spécialiste de Paul Bowles. M. Hubart a présenté à cette occasion un livre sur la ville du détroit, intitulé «La magie de Tanger». Le Royaume-Uni, lié au Groupe de recherche théâtrale de Tanger par des accords de partenariat, a été représenté à cette grand-messe par l'universitaire Andrew Jussey. A souligner que cet universitaire s'est démarqué par un intérêt particulier pour les écrits de l'auteur du «Pain nu», le défunt Mohamed Choukry, sans oublier ceux du Prix Goncourt Tahar Benjelloun et de l'écrivain espagnol Juan Goytisolo. A propos de l'Espagne, ce pays a été représenté par la romancière Sonya Sobreti, auteur également d'un roman sur Tanger. Le pays-hôte de ce colloque, le Maroc, a été évidemment fort bien représenté. Parmi les participants, on peut citer quelques spécialistes du théâtre marocain comme Hassan Mnii et l'universitaire Omar Hilli, le poète tangérois Ahmed Tribek Ahmed, Sidi Mohamed El Yamlahi, auteur du roman « Les mythes de Tanger », et le président du Syndicat national des professionnels de théâtre (SNPT), Hassan Nafali. A rappeler qu'une édition précédente de ce colloque s'est tenue en 2004 sous le thème « Ecrire Tanger». Un hommage a été rendu alors à l'auteur du roman «Le temps des erreurs», Mohamed Choukri, juste après son regrettable décès. Pour la 2ème édition, le colloque a mis à l'honneur une autre figure tangéroise, en l'occurrence l'artiste-peintre et conteur autodidacte Mohamed M'Rabet. Cette 2ème édition a également été marquée par un hommage à une autre figure tangéroise de l'art dramatique, Zoubir Benbouchta. Une représentation de l'un des textes de ce jeune auteur dramatique, « Annar al hamra », a été donnée. Pour l'instigateur de ce colloque, l'universitaire Khaled Amine, il s'agit de penser maintenant à la relève. «Tanger ne doit pas être pensée seulement par rapport à son passé rayonnant, il faut désormais agir de manière à ce que cette ville retrouve son leadership dans l'action culturelle nationale», a-t-il dit.