La Bourse de Casablanca a réussi à améliorer dans plusieurs registres ses fondamentaux en 2005, confirmant ainsi son émergence en tant que place financière régionale. L'indice vedette de la place marocaine, MASI, a clôturé l'année à 5.539,13, affichant un gain de 22,49 %, et consolidant la performance de 14,67 % de 2004. Cette performance, qui suit la tendance de plusieurs places financières internationales, est à mettre surtout à l'actif d'une liquidité accrue ainsi que des fondamentaux solides des sociétés cotées. En effet, le total des dividendes distribués par toutes les sociétés de la place s'inscrit en hausse de plus de 75%, à 10,5 milliards de dirhams. Par secteur, la sylviculture et le papier ont plus que triplé principalement grâce à Papelera de Tetouan qui a multiplié la valeur de son action par plus de dix. Les sociétés financières gagnent 51%, les banques 32% et le secteur de l'agroalimentaire 13%. À l'encontre de cette tendance, Unimer s'est inscrit en baisse de 8,52% sur l'année et Lesieur-Cristal, à cause de pressions concurrentielles dans son cœur de métier, a perdu un cinquième de sa valeur. La société des brasseries du nord, Branoma, affiche la plus grande contre-performance avec un recul de 19%. La liquidité des titres n'est pas en reste, bien que le nombre de jours ouvrables soit moindre de 4 séances par rapport à 2005. Les transactions enregistrées sur le marché central des actions depuis le début de l'année ont plus que doublé pour atteindre 38,2 milliards de dirhams, ce qui est censé avoir des répercussions positives sur les sociétés de Bourse au même titre que la Société gestionnaire. On notera, toutefois, la part prépondérante de Maroc Telecom dans ce volume, avec 8,4 milliards de dirhams, juste derrière les six banques réunies, qui ont généré un chiffre d'affaires de 9,4 milliards. Plus du tiers du volume annuel total a, toutefois, été comptabilisé en décembre grâce principalement au réaménagement de portefeuilles en prévision des nouvelles dispositions fiscales prévues pour 2006. La liquidité accrue de la place est principalement due à l'encouragement des sociétés cotées à établir des contrats d'animation avec des sociétés de Bourse. Elle est aussi due à l'évolution du nombre de sociétés cotées. Après avoir fragmenté la cote en trois compartiments en fonction de la capitalisation, la Société gestionnaire a introduit de nouvelles règles pour accéder à la cote. C'est ainsi que Le Carton et Diac Equipement ont été radiés pour avoir manqué aux conditions de séjour à la cote. La radiation de ces deux sociétés à petite capitalisation a été contrebalancée par trois nouvelles introductions, à savoir le spécialiste des produits pharmaceutiques Sothema, le producteur de couscous et de pâtes alimentaires Dari Couspate et Lydec. Ces trois nouvelles valeurs, qui ont contribué à améliorer de 22,18% la capitalisation totale de la place (252,3 milliards de DH à fin décembre), sont destinées au premier marché, le compartiment réservé aux grandes capitalisations. Bien que les perspectives pour 2006 restent prometteuses, les opérateurs regrettent les nouvelles dispositions fiscales. En effet, et à compter de janvier 2006, la taxe sur les produits des actions de 10%, suspendue entre 2002 et 2005, a été rétablie.