Les médecins internes et résidents du CHU Ibn Rochd de Casablanca entament un nouveau mouvement de grève de trois jours pour revendiquer l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle. Le mouvement de grève des médecins internes et résidents du Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd de Casablanca continue. Entamée hier, la grève se poursuivra jusqu'au 26 janvier 2006. Selon le président de l'association des médecins internes et résidents du CHU de Casablanca, Dr Ahmed Belhouss, ces trois jours de grève ne constituent pas des jours d'arrêt de travail. Les médecins proposent en effet de travailler en faveur des associations. Par ailleurs, ces derniers sont décidés à ne pas baisser les bras. Ils vont même durcir encore plus le ton en annonçant le maintien d'une grève en février prochain dans tous les services y compris la Réanimation et les Urgences. Une décision qui vient faire face à l'incompréhension et l'indifférence des responsables. Les réclamations des médecins internes et résidents du CHU n'ont pas changé depuis leur dernier mouvement de grève. Ils réclament avant tout la révision de leur statut et des modalités des examens pour l'obtention du Diplôme de la spécialité médicale (DSM). Ils exigent ensuite la comptabilisation des années d'ancienneté ainsi que l'intégration à la fonction publique à partir de la première année de résidanat. Le gros problème réside ainsi dans le système d'évaluation. Un système désuet qui a été délaissé en France où on a justement prouvé son inefficacité. Il suffit de rater son examen pour remettre en question toute la formation du médecin interne, sachant que ce dernier consulte les patients, prescrit des médicaments et pratique même des opérations chirurgicales durant ses années d'études. Une contradiction et une aberration que les médecins n'arrivent pas à digérer. Ce qu'ils attendent ce sont des mesures d'évaluation justes et adéquates qui prennent en considération toutes leurs années d'exercice dans les hôpitaux. Par ailleurs, les médecins dénoncent les conditions dans lesquelles ils exercent. Travailler avec un effectif réduit et avec des moyens très peu performants ne constitue certainement pas la meilleure manière de pratiquer son métier. Il y a, en effet, un sous-effectif du personnel médical et paramédical au sein du Centre Hospitalier Universitaire de Casablanca. La prime de rendement représente l'une des importantes revendications des médecins internes et résidents du CHU. Ils n'ont toujours pas droit à cette prime, accordée pourtant aux infirmiers et agents de services. La reprise de ce mouvement de grève témoigne donc de l'indifférence des responsables qui restent convaincus que ces revendications ne sont pas toutes justifiables. Le directeur du CHU Ibn Rochd, Mohamed Andaloussi, avait auparavant qualifié ce mouvement de grève "d'inadmissible". Il avait précisé que la révision du statut des médecins internes et résidents ne relève pas des compétences de la direction du CHU. Cette décision revient aux instances compétentes, à savoir les ministères de la Santé, de l'Enseignement, des Finances et de la Modernisation du secteur public“. Concernant la prime de rendement, le professeur Andaloussi avait ajouté que « ces médecins n'ont pas droit à cette prime selon les réglementations en vigueur. En mai 2004, nous avons reçu un texte de loi qui régit le statut particulier du personnel du CHU. Il stipule que seul le personnel intégré de cet établissement peut toucher une prime de rendement annuelle. Les médecins internes et résidents ne font pas partie du personnel du CHU, ils sont encore en cours de formation". Cette situation n'est donc pas nouvelle. Cela fait des années que les médecins dénoncent leur situation pour le moins inconfortable, et que les responsables ignorent leur grève.