La flambée des prix qui a terrassé le secteur automobile était attendue. L'inflation mondiale qui a touché les matières premières, les intrants, les produits industriels ainsi que les prestations comme le fret et le transport maritime s'est mécaniquement retrouvée dans le produit final qu'est l'automobile comme tout autre produit. Le Maroc se trouve aujourd'hui positionné sur l'industrie automobile ainsi que d'autres secteurs manufacturiers ou technologiques et devra, par conséquent, trouver les moyens pour faire face à cette tendance qui peut s'aggraver dans les mois à venir. Pour autant, cette conjoncture inflationniste peut porter en elle aussi des germes d'une transformation salvatrice. L'industrie marocaine aujourd'hui confrontée à la flambée des intrants est ainsi condamnée à chercher sa résilience et sa compétitivité non pas seulement dans la qualité et le coût de ses ressources humaines mais de plus en plus aussi dans son sourcing. Le «made in Morocco» peut constituer une solution car il permettrait aux industriels nationaux de réduire le coût de leurs intrants aussi bien en termes de fabrication que d'acheminement. Au passage, cela pourrait contribuer à une intégration encore plus poussée de la production nationale à travers le développement de fournisseurs locaux. C'est déjà là l'idée fondatrice de la stratégie industrielle. Mais elle était motivée essentiellement par des considérations comme la création d'emploi, de valeurs et d'investissement. Avec la tendance inflationniste que les experts donnent pour encore durable, le développement d'écosystèmes industriels et productifs intégrés n'est plus une option mais la seule voie vitale et viable.