Enfer : Sur les 8 milliards d'humains, chacun voit la vérité à sa porte. Chacun croit à sa vision du monde qu'il veut imposer à tous les autres. Nous y sommes ! C'est une année qui s'en va et une autre qui commence. C'est l'heure des bilans. C'est le moment de faire le point. Il faut le dire, sans détour, c'est un sacré enfer ce monde où l'on essaie de vivre et de survivre aujourd'hui. Une pandémie qui tient tête à toutes les prédictions et menace encore et toujours le monde, de nouveaux virus et de nouveaux dégâts majeurs, des attentats à répétition, le retour dévastateur de la guerre en Europe, avec l'invasion d'une partie de l'Ukraine par l'armée russe, des menaces d'attaques nucléaires, des conflits larvés, une crise économique endémique qui s'est installée dans la durée, des finances mondiales au plus bas, une récession qui a mis à genoux ce que certains pensaient être des puissances mondiales infaillibles, des fluctuations boursières en dents de scie, une pauvreté de plus en plus accrue, un dérèglement climatique accéléré et sans précédent, des centaines de millions de réfugiés climatiques, des milliards d'êtres humains livrés à eux-mêmes, dans le mépris absolu de leur sort par une planète hurlante qui a perdu presque tous ses repères, sans oublier des guerres de civilisations à ciel ouvert et revendiquées de part et d'autre entre l'Occident et le monde arabe, entre le Nord et le Sud, entre l'Europe et l'Asie. Et chacun y va de son credo, entre démagogie et manipulation de tout poil, des idéologies racistes, des préjugés indécrottables et des discriminations à tout-va, avec un regain de xénophobie à l'échelle planétaire, avec le retour des extrêmes droites au pouvoir dans certains pays, ce qui n'augure rien de bon pour les années à venir, dans un monde de plus en plus divisé. Le monde, on le sait, depuis toujours, est fou. Avec les décennies qui défilent, les choses sont très loin de s'arranger. Pire, les vingt premières années du XXIème siècle sont les plus cruelles, les plus barbares et les plus dévastatrices de ces 80 dernières années. Une démographie galopante, huit milliards d'êtres humains qui ne savent plus à quel diable se vouer, avec l'incertitude et le désespoir comme uniques viatiques dans une époque très dangereuse. Aujourd'hui, là où l'on regarde, presque partout sur le globe, c'est un brasier de tous les diables au nom de tous les dieux. Parce que, c'est aujourd'hui une constante, chacun sur cette planète réclame son Dieu. Sur les 8 milliards d'humains, chacun voit la vérité à sa porte. Chacun croit à sa vision du monde qu'il veut imposer à tous les autres, coûte que coûte. Et chacun va tenter de lui faire entendre raison. On pourrait convaincre le diable de nous laisser mariner dans nos vies, sans nous prendre la tête que de persuader le voisin que nos vies nous appartiennent et qu'il n'a, le bougre, aucun droit de regard sur qui nous sommes, sur ce que nous faisons, sur comment nous appréhendons la vie, sur ce que nous pensons, et quels sont nos choix et nos valeurs. Aujourd'hui, chacun veut convertir l'autre. Chacun veut infléchir l'autre. Chacun veut convaincre l'autre qu'il a tort et que c'est lui seul qui a raison. Chacun crée ses propres vérités et jette l'anathème sur ce qu'il nomme les hérésies des autres. C'est démentiel. C'est absolument perturbant et très dangereux. Alors que chacun, là où il est, sur cette vaste terre dit et crie à tue-tête sans être entendu ni écouté : «Mais je suis bien comme je suis et je ne veux pas ouvrir de paroisse. Je ne veux pas non plus vivre en ermite, mais circuler dans ce monde, rencontrer des gens, échanger avec eux, vivre, respirer, rire, pleurer, rêver, faire des cauchemars, dealer avec mes démons et sauter au septième ciel, sans être obligé de montrer patte blanche et de justifier d'où je viens, ni ce que j'ai dans la caboche. Ce n'est pas sorcier, bordel ! Cela porte un nom : la paix. Je veux la paix. C'est mon droit. Et je veux aussi qu'on me laisse déployer mes ailes, créer, refuser, protester, rejeter, m'insurger, applaudir quand il le faut, mais sans demander à personne de faire comme moi». Voilà ce qu'un être humain, digne de ce nom, devrait dire à la face de ce monde de désaxés et d'estropiés. Voilà ce qu'un humain qui ne veut pas couler dans le moule du «Tous semblables» devrait crier à la gueule d'une planète qui ne tourne plus rond et qui décrit désormais des orbites aléatoires au gré des vents cosmiques et des intempéries individuelles. Mais les tarés de tout poil ne l'entendent pas de cette oreille. Ils font la sourde oreille. Ils ont pourtant de longues oreilles, mais ils sont frappés de surdité. Partout, où que vous soyez sur cette terre, il y a quelqu'un qui refuse votre liberté telle que vous la concevez. Partout, et cela ne date pas des dernières grandes guerres mondiales, ni de ladite guerre froide, ni du 11 septembre 2001, ni de l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak, ni de la dislocation de la Libye, du Yémen et de la Syrie, ni du retour du spectre fatal des hégémonies impériales telles que déclinées aujourd'hui par la Russie, par la Chine, par les USA... Cela ne date pas, non plus, de cette origine de la terreur telle qu'on nous la sert aujourd'hui, à renfort d'images sanglantes, 24h sur 24, sur des chaînes de télévision qui donnent dans la surenchère de l'horreur, à la solde du plus offrant, véhiculant le mensonge au kilo et les fake news au rabais. Non, cela existe aussi ailleurs et partout dans ce monde qui a cédé à l'absurdité, à la folie, à l'hostilité, obéissant à d'autres impératifs idéologiques et souvent économiques, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. Racisme, ségrégation raciale, génocides, tueries de masse au nom du sacré, qui porte aujourd'hui d'autres appellations comme croissance, développement, progrès, succès, essor et richesse à tout prix. C'est partout et depuis que l'homme est homme que la haine de l'autre, de tous les autres, prime sur tout le reste, surtout quand les crises s'installent et obligent les humains à montrer leur véritable visage. Aujourd'hui, il y a partout tant de fosses communes qui témoignent de la barbarie des hommes. Martin Luther King voulait que nous soyons tous frères pour ne pas devenir fous ! Il savait de quoi il parlait. Mais nous sommes si loin de cette fraternité. Nous n'avons aucun espoir d'égalité parce que nous refusons la liberté de tous et de chacun, dans le respect de la vie en communauté. C'est cela la face hideuse du monde aujourd'hui. Elle est d'autant plus crasseuse cette image que nous l'avons martelée, à chaque instant sur tous les canaux de communication possibles. Télé, radio, satellites, paraboles, smartphones, tablettes, réseaux sociaux et asociaux de tous genres... Pourtant jamais les humains n'ont été aussi éloignés les uns des autres!.