En 2006, l'aide publique octroyée au cinéma passera de 30 à 50 millions de dirhams. Cette décision, ajoutée à l'engagement de la TVM et de 2M à contribuer à la production de films, fera du Maroc une puissance cinématographique incontestée à l'échelle arabe et africaine. L'année 2006 sera-t-elle l'année du cinéma au Maroc ? Tout porte à le croire. En amont, il y a en tout cas une réelle volonté politique de donner une nouvelle impulsion au secteur. En témoigne la décision de l'Etat d'augmenter le montant de l'aide publique à la production cinématographique, en le faisant passer de 30 à 50 millions de dirhams. Par cette décision, conjuguée à l'engagement de la TVM et de 2M à contribuer à la production respectivement de 20 et 10 films par an, le secteur aura le moyen de s'imposer comme le premier pays producteur de films à l'échelle arabe et africaine. En produisant une douzaine de longs-métrages et une vingtaine de courts-métrages par an, notre pays aura déjà devancé deux concurrents farouches sur le Continent noir et dans le monde arabe, à savoir l'Afrique du Sud et l'Egypte, considérée par le passé comme la «mère nourricière» des pays arabes. Toujours en amont, l'Etat a affirmé à chaque occasion sa volonté de faire du Maroc une destination privilégiée du cinéma mondial. A preuve, une cartographie festive qui permet à notre pays de se confirmer à l'échelle mondiale (Festival international du Film de Marrakech), continentale (Festival du cinéma africain de Khouribga), régionale (Festival du film maghrébin d'Oujda), méditerranéenne (Festival de Tétouan)… Reste maintenant la question des infrastructures. Le Maroc est bien décidé à rattraper le manque à gagner en terme de formation. Parmi les projets prévus pour 2006, la création de deux écoles de formation à Marrakech et à Ifrane (Université Al Akhayane, qui sera dotée d'un département de l'audiovisuel). Autre défi qui reste à relever: les salles de cinéma qui ferment les unes après les autres. Un plan de mise à niveau s'impose. Il faudra en effet envisager un scénario de redressement des salles restantes, en encourageant les exploitants à mettre en place des structures d'accueil adéquates (restauration, cafétéria, animation pour enfants sur place, etc), sans oublier évidemment l'effort qui reste à fournir au niveau de la mise à jour des affiches cinématographiques. A ce propos, la création d'un multiplexe «Mégarama» à Marrakech s'annonce de bon augure. Ce multiplexe permettra sans doute à Marrakech de confirmer son image de cité du cinéma mondial par excellence, déjà acquise grâce au Festival international du film (FIFM). Cette dynamique intervient alors que les contours d'un «nouveau cinéma marocain» se précisent. Les jeunes réalisateurs marocains établis à l'étranger s'affirment comme le porte-flambeau de ce «nouveau cinéma marocain», forts qu'ils sont de la maîtrise des techniques cinématographiques qu'ils ont acquise dans leurs pays d'adoption mais aussi et surtout de l'idée d'un cinéma qui va à la rencontre du «Maroc profond». Voilà donc qui devrait porter le secteur à envisager 2006 avec optimisme.