Président du directoire d'Atlas Blue, filiale low cost de la RAM, Mohamed Zouhair El Aoufir appelle à une concurrence loyale dans le cadre de Open Sky. ALM : Quel commentaire faites-vous aux sujets des subventions accordées à différentes compagnies aériennes opérant au Maroc ? Mohamed Zouhair El Aoufir : Il est évident que la compétitivité, dans tous les secteurs économiques et non seulement dans l'aérien, est un élément d'émulation. Cependant, il faudrait que les règles soient équitables. L'égalité voudrait donc que toutes les compagnies aériennes oeuvrant au Maroc, qu'elles soient marocaines ou étrangères, bénéficient des mêmes avantages. Elles doivent donc être traitées sur le même pied d'égalité. Dans le cas où des subventions seraient accordées, elles devraient alors l'être à tous les acteurs. Le co-branding et le co-marketing sont effectivement applicables à certaines compagnies aériennes opérant en circuits intégrés, c'est-à-dire adossées à des TO. Un accord d'Open sky a été paraphé dernièrement entre le Maroc et l'Union européenne, comment pourriez-vous faire face à cette libéralisation brutale du ciel marocain ? Je ne connais pas les détails de cet accord d'Open sky entre la communauté européenne et le Maroc. Grosso modo à l'instar de n'importe quel accord de ce genre, il ouvre le ciel marocain aux différentes compagnies aériennes européennes et vice versa. Certaines dispositions ont par ailleurs soulevé beaucoup de réactions. La plus importante est cette disposition se rapportant au droit d'établissement au sujet duquel aucune grande avancée n'a été réalisée. Pensez-vous que Royal Air Maroc pourrait-elle survivre à l'entrée sur le marché marocain de plusieurs compagnies européennes à forte valeur concurrentielle ? La position de la compagnie nationale Royal Air Maroc a été clairement dévoilée par le communiqué de son président Mohamed Berrada, suite à l'annonce de cet accord sur l'Open sky. La concurrence ne pourrait qu'être une bonne chose qui aiderait le secteur du transport aérien à se développer de manière rapide. Dans cette conjoncture marquée par une concurrence accrue, quel sera le positionnement d'Atlas Blue ? Atlas Blue a une mission pour laquelle elle a été créée et qu'elle doit accomplir pleinement. C'est une compagnie low cost qui fait partie d'un grand groupe aérien dont la renommée a dépassé les frontières de notre pays. J'ai auparavant été directeur d'Air Sénégal International et j'ai constaté de visu la bonne image dont jouit notre compagnie nationale. Le potentiel d'évolution de ce segment, low cost régulier, va de 30 à 40 % par an alors que le potentiel d'évolution du régulier traditionnel et du charter oscille entre 5 et 6 %. Les compagnies du low cost bénéficient ainsi de coûts beaucoup plus maîtrisés. Les tarifs très modérés proposés par les compagnies low cost stimulent la demande de clients restés potentiels jusque-là. Il est clair que l'accord sur l'Open sky ne pourrait que conforter Atlas Blue dans cette position et lui ouvrir de nouveaux marchés.