À l'occasion des Assises internationales du tourisme, tenues à Tanger la semaine dernière, Karim Ghellab est revenu sur les avantages de l'Open Sky devant Driss Benhima et les principaux opérateurs du secteur. «Nous aurons besoin de 100 fréquences hebdomadaires point par point, créées chaque année, pour être en phase avec la vision 2010 ». Le ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab, qui s'exprimait à l'occasion des Assises du tourisme, dans le cadre d'un panel où ont pris part la plupart des dirigeants des compagnies aériennes présentes au Maroc, est revenu sur les raisons qui ont conduit le Maroc à signer l'Open Sky avec l'Union européenne. L'accord de ciel unique, explique le ministre, est la seule alternative qui permet au Maroc d'être en phase avec la vision 2010. Certes, depuis la libéralisation du transport aérien, suivie de l'arrivée de douze nouvelles compagnies, il y a eu des croissances de trafic. Des augmentations importantes de l'ordre de 16% en 2004 et 21% en 2005, mais qui restent en deçà des objectifs de la vision 2010, à savoir un rythme de création de 100 fréquences hebdomadaires par semaine. Pour réaliser cette impulsion, une dose d'attractivité était nécessaire. Le cadre de l'Open Sky avec l'Union européenne, prévoit justement la libéralisation des marchés, la levée des barrières protectrices, des restrictions liées aux accords bilatéraux et la suppression de la clause de nationalité. Dès la ratification de l'accord, prévue courant cette année, n'importe quelle compagnie de droit européen pourra exploiter les routes aériennes entre n'importe quel point entre l'Europe et le Maroc. L'on est encore en droit de s'attendre à un raz de marée ? Mais qu'en pensent les opérateurs nationaux, la Royal Air Maroc en particulier ? Présent parmi ce panel, Driss Benhima, nouveau P-dg de la RAM, qui n'avait pas encore fait de déclaration publique, voit cette alternative plutôt du bon œil, estimant que la «Royal Air Maroc a fait preuve d'un grand dynamisme et d'une forte réactivité face aux changements de son environnement ». M. Driss Benhima a rendu hommage à ses prédécesseurs « qui ont su faire prendre à la compagnie de nouveaux caps». Il a signalé que le personnel de la RAM est prêt à affronter les nouveaux défis qui s'annoncent et à s'adapter. « Il n'y a pas d'état d'âme, sinon celui de l'offensive », remarque-t-il, convaincu que la RAM doit adapter ses produits au marché. Forte de sa situation de première compagnie au départ de la province française vers l'Afrique, la RAM est prête à la concurrence attendue avec l'Open Sky. Cet accord offre aux opérateurs aériens marocains le droit de cinquième liberté ainsi que la possibilité du droit d'établissement (détention de la majorité du capital d'une compagnie de droit européen). L'accord permet, par ailleurs, la simplification des procédures d'autorisation aussi bien pour l'ouverture de nouvelles lignes entre le Maroc et l'Europe que l'augmentation des fréquences. Ces procédures seront réduites à un simple dépôt du programme des vols auprès de la direction de l'Aviatin Civile concernée. Ceci constitue un avantage important pour les compagnies low cost. Il permettra, enfin, conclut le ministre, « une convergence de nos systèmes réglementaires du transport aérien avec ceux de l'Union européenne ». Tout comme M. Benhima, Zouhair El Aoufir d'Atlas Blue, ne panique pas à cette idée d'Open Sky.Rappelant les fondamentaux du modèle économique d'Altas Blue, (low cost, low fare et high quality), ce spécialiste du lancement de nouvelles compagnies, a déclaré que le site-internet d'Atlas Blue fait partie des trois premiers sites marchands marocains en termes de chiffres d'affaires. Ce dynamisme commercial joint à une progression remarquable (852 000 voyageurs transportés à la fin 2005) offre à Atlas Blue une bonne provision en prévision du futur. Sérénité de mise aussi chez Jet 4you, compagnie lancée sur les fonts baptismaux à la suite de l'accord de l'Open Sky. Président du directoire de cette compagnie, Jawad Zyat, a précisé que d'ici 2010, la flotte atteindra dix avions. En un mois, 10 000 passagers ont été transportés, chiffre qui atteindra 1,5 million en 2010. Autant de déclarations qui rassurent, à l'heure où Easy Jet promet de vendre Londres-Marrakech à 400 dirhams.