Près de deux ans après les attentats du 11 mars à Madrid, l'Espagne "servirait toujours de base arrière" aux fondamentalistes musulmans, souligne mercredi le quotidien "Le Figaro". Les nombreuses opérations policières menées ces dernières semaines contre les milieux islamistes confirment en effet la thèse des services secrets espagnols selon laquelle plusieurs cellules liées à l'organisation terroriste Al-Qaida auraient pris racine dans le pays, relève le journal français dans un article intitulé "Les réseaux islamistes s'enracinent en Espagne". En un mois, trois coups de filet policiers ont permis d'interpeller une trentaine de supposés terroristes, dont la dernière opération en date remonte à lundi lorsque 16 personnes soupçonnées de se livrer à des activités de "recrutement d'individus pour le djihad en Irak" ont été arrêtés dans plusieurs villes du pays, ajoute-t-il. Depuis le carnage de Madrid (192 morts et 1.400 blessés), la police espagnole a interpellé 226 personnes suspectées d'appartenir à un réseau terroriste islamiste, dont une centaine sont toujours sous les verrous, précise "Le Figaro", faisant observer que selon le ministère de l'Intérieur, les services policiers auraient à l'heure actuelle près de 80 enquêtes en cours sur le financement de groupes et activités terroristes. D'après la police, les filières espagnoles islamistes se seraient, depuis leur apparition à la fin des années 80, "professionnalisées" et leur intégration au sein de la société espagnole serait "plus diffuse", indique le journal pour qui, ces cellules peuvent à la fois être composées de plusieurs structures ou être spécialisées dans un type d'activité (falsification de papiers, recrutement de jeunes combattants...). Selon le quotidien français, c'est désormais dans les mosquées, endroit privilégié pour recruter les "moudjahidines", que les autorités espagnoles vont "redoubler d'efforts", faisant remarquer que l'absence totale de contrôle jusqu'ici a permis ces dernières années l'implantation d'imams radicaux. Pour les services secrets, cités par "Le Figaro", 10 pc des lieux de prières musulmans en Espagne sont gérés par des imams prêchant un discours de haine contre l'Occident.